La dermatite du paturon - La Semaine Vétérinaire n° 1810 du 11/05/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1810 du 11/05/2019

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : MARINE NEVEUX 

La dermatite du paturon est une infection cutanée qui commence dans le pli du paturon et peut s’étendre. Notre confrère Didier Pin privilégie le terme de pododermatite, qui va de l’extrémité du pied au carpe ou au tarse.

Les pododermatites font partie de la dermatologie topographique : en raison de la localisation, l’affection s’exprime d’une façon particulière. Il existe des facteurs de prédispositions : génétiques, environnementaux, iatrogènes. Les facteurs primaires sont bactériens, fongiques, parasitaires. Et les facteurs d’entretien de l’affection sont les infections secondaires, les piqures d’insectes, les morsures de tiques et les traumatismes (UV, froid).

Plusieurs stades sont décrits : de début à bénin, exsudatif et chronique prolifératif, mais Didier Pin ajoute que cette vision n’est pas aussi claire en pratique. Un syndrome est un ensemble de signes cliniques, physiques, fonctionnels ou généraux, dont les causes sont inconnues ou multiples (par opposition à la maladie). Considérer la pododermatite comme un syndrome est discutable. Il est impossible de dire comment cela commence et comment cela finit. La cause est à déterminer. Avec la chronicité, il est difficile de remonter à la lésion primaire.

Dans cet article n’est abordée que la pododermatite diffuse et ne sont pas traités la pododermatite à lésion unique ou à lésions multiples bien délimitées, les lymphangites ou encore le lymphœdème chronique primaire d’origine génétique.

Étiologie des pododermatites

Causes infectieuses

Elles peuvent être :

- bactériennes (Staphylococcus sp., Dermatophilus congolensis, Corynebacterium pseudotuberculosis ou spirochètes, etc.),

- fongiques (teignes, Malassezia sp.),

- parasitaires (Chorioptes sp., Thrombicula sp., Dermanyssus gallinae, Pelodera strongyloides sp., etc.),

- virales à poxvirus.

Causes non infectieuses

Il est possible d’évoquer la dermatite de contact requérant une biopsie cutanée (irritation, macération, allergie), la folliculite et la furonculose éosinophiliques s’appuyant sur la cytologie du pus, la vasculite, la pododermatite granulomateuse à cellules géantes plurinuclées (dont le diagnostic s’appuie sur la biopsie cutanée et la PCR).

Toute podermatite peut se compliquer d’une infection bactérienne.

Clinique

- Chez le cheval de trait, cela peut évoluer d’une forme bénigne à une forme très grave. Au début, le cheval présente un pied quasi normal, avec des squames, des démangeaisons, une inflammation, des dépilations et des croûtes, des plis, des nodules, un épaississement cutané, du pus, etc. Les causes sont alors chorioptes bovis, qui est retrouvé dans tous les cas sur les chevaux lourds. Des complications infectieuses sont possibles.

La recherche de parasites s’effectue au moyen de raclages cutanés, à l’aide d’un scotch, en réalisant un brossage. Le traitement est antiparasitaire et antibiotique.

- Chez le cheval de selle, il y a plusieurs aspects cliniques et causes. à noter que l’atteinte préférentielle des balzanes n’est pas due au soleil, mais la mélanine a un effet antibactérien, donc une zone pigmentée se défend mieux qu’une zone non pigmentée, plus sujette aux infections bactériennes.

Sur le même thème :
Pratique Vétérinaire Équine, numéro spécial 2018, « Vers une dermatologie équine raisonnée », Éditions du Point Vétérinaire, 2018, bit.ly/2WaZAfa.

Didier Pin Professeur à VetAgro Sup. Article rédigé d’après la conférence présentée lors des journées annuelles de l’Avef à Bordeaux (Gironde), en novembre 2018.

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