« Un groupe de travail pour promouvoir l’osthéopathie comme un acte vétérinaire » - La Semaine Vétérinaire n° 1809 du 04/05/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1809 du 04/05/2019

ENTRETIEN AVEC STÉPHANIE ACHCAR

ACTU

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR MARINE NEVEUX 

Le SNVEL s’est doté d’un groupe de travail, structuré autour de notre confrère Jean-Yves Gauchot, vice-président du syndicat, pour poursuivre la réflexion sur l’ostéopathie vétérinaire. Stéphanie Achcar, présidente de l’ European Veterinary Society for Osteopathy (EVSO) et membre du groupe, nous en parle.

Quels sont les objectifs du groupe de travail consacré à l’ostéopathie vétérinaire créé au sein du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) ? Son champ d’activité sera-t-il étendu à d’autres médecines complémentaires ?

Ce groupe de travail a été initialement créé afin de promouvoir l’ostéopathie comme acte vétérinaire. Cette médecine manuelle vient compléter l’arsenal diagnostique et thérapeutique des praticiens. Elle contribue au bien-être animal en agissant notamment sur la douleur et la biomécanique. Les manipulations ostéopathiques ont pour objectif de favoriser le fonctionnement optimal du corps dans son ensemble et sont, à ce titre, aussi bien préventives que thérapeutiques. C‘est une médecine manuelle qui valorise l’acte du vétérinaire.

L’action de ce groupe inclura à terme, d’autres médecines comme la médecine manuelle, la phyto-aromathérapie et l’acupuncture, afin de structurer la profession autour de ces médecines dites “intégratives”. La possibilité pour le vétérinaire d’avoir recours simultanément à la médecine classique et à tout un arsenal d’autres approches est un réel atout dans la prise en charge et le suivi des animaux.

Comment est organisé ce groupe de réflexion ?

Il est composé de six membres qui pratiquent tous une ou plusieurs médecines complémentaires en milieu urbain et ou rural. Il s’est structuré autour de Jean-Yves Gauchot, vice-président du SNVEL, qui œuvre depuis longtemps pour soutenir les praticiens qui exercent ces médecines.

L’établissement d’une charte déontologique définissant les règles de bonne conduite entre les vétérinaires référents et ceux pratiquant l’ostéopathie est évoqué. Une telle charte sera-t-elle aussi proposée aux ostéopathes animaliers ?

La rédaction d’une charte déontologique est effectivement un des objectifs que ce groupe de travail souhaite porter. La structuration d’un groupe au sein du syndicat permettra, nous l’espérons, d’intervenir dans les discussions ayant trait aux personnes pratiquant des actes d’ostéopathie animale.

Ces derniers participeront-ils au groupe de réflexion ? Si oui, comment seront-ils représentés ?

Ce groupe de travail se structure au sein du syndicat vétérinaire et ne s’adresse donc qu’aux membres de cette profession.

Aujourd’hui, la pratique des ostéopathes animaliers n’est pas régie comme celles des confrères vétérinaires, qui sont soumis à un Code de déontologie. N’est-ce pas laisser le champ libre à toutes sortes de pratiques ? N’y a-t-il pas également un risque de concurrence déloyale par rapport à la profession vétérinaire ?

La concurrence déloyale existe déjà sur le terrain en ce qui concerne l’ostéopathie et elle commence bien entendu à s’étendre aux autres médecines complémentaires non réglementées, avec la prescription de phytothérapie, d’aromathérapie, la pose d’aiguille en acupuncture et la création d’établissements de soins de rééducation fonctionnelle. Ces pratiques sont souvent proposées sous forme de massothérapie, de naturopathie, d’oligothérapie… et de conseils alimentaires. Ces thérapeutes sont généralement sollicités en première intention, car, dans l’esprit général, le vétérinaire est interventionniste, onéreux et peu soucieux des solutions alternatives, réputées plus douces pour leur compagnon de vie. La condition du bien-être animal est omniprésente chez le propriétaire, qui n’hésitera pas à chercher d’autres solutions thérapeutiques que médicales pour soigner son animal selon ses attentes. C’est pourquoi il nous semble primordial que la profession bénéficie d’une large information sur l’ensemble de ces pratiques. Il nous faut sans relâche mettre en avant ce qui fait la particularité et l’excellence de notre métier, en y incluant, pour ceux qui le souhaitent, d’autres approches diagnostiques et thérapeutiques.

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