Qualité et sécurité sanitaire des aliments : une nouvelle activité pour les vétérinaires ? - La Semaine Vétérinaire n° 1809 du 04/05/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1809 du 04/05/2019

FORMATION

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE AVEC SANDRINE BERNARD, LIONEL GRISOT ET BERTRAND GUIN 

Face aux nouveaux enjeux de la qualité et de la sécurité sanitaire des aliments, le groupement technique vétérinaire Bourgogne-Franche-Comté (GTV BFC) propose aux vétérinaires des formations adaptées.

Diversifier l’activité des praticiens vétérinaires ruraux », tel est l’un des objectifs fixés par le groupement technique vétérinaire Bourgogne-Franche-Comté (GTV BFC) avec la nouvelle offre de formation proposée aux praticiens en 2018 sur la qualité et sécurité sanitaire des aliments (QSSA). Selon l’organisme de formation, il s’agit d’une réponse à de véritables besoins en vétérinaires compétents et disponibles. En effet, « face à la demande sociétale croissante en faveur des circuits courts, des fabrications artisanales et des productions “bio”, les techniciens et inspecteurs de la santé publique vétérinaire (ISPV) sont occupés par de nouvelles missions de sécurité sanitaire des aliments (SSA) qui n’existaient pas auparavant », ont-ils indiqué.

De nouvelles missions pour les vétérinaires

C’est pourquoi, le GTV BFC s’est proposé de former des vétérinaires ruraux au conseil dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments et ainsi de « créer sur la région un réseau de vétérinaires compétents ». à terme, ces derniers pourront proposer aux ateliers et aux structures locales (collectivités locales gestionnaires de la restauration hors foyer, éleveurs et producteurs en vente directe) un service de conseil et d’accompagnement en QSSA. Après une formation initiale de sensibilisation en avril 2018, deux sessions, d’une durée de deux jours, animées par Marc Leclercq, ont ensuite été organisées en septembre et en novembre 2018, en région Centre-Val-de-Loire. Les 13 vétérinaires présents ont alors pu visiter trois établissements de restauration scolaire, deux élevages aux productions diversifiées (produits laitiers de vache, volailles et produits transformés) et un atelier de boucherie et de découpe en approvisionnement local exclusif, tous trois commercialisant en circuits courts (vente directe à la ferme, grands restaurants, marchés locaux). Ils ont ainsi acquis des connaissances théoriques et pratiques concernant les conformités et non-conformités d’un site de transformation (analyse du plan de maîtrise sanitaire, hazard analysis critical control point [HACCP], risques microbiologiques, etc.).

Une formation complète

Enfin, pour terminer le cycle de formation, un module de cinq jours a été organisé du 15 au 19 avril 2019 au lycée agricole de Fontaines en Saône-et-Loire. Alain Gonthier y a développé la sécurité et la salubrité des aliments : les dangers transmissibles par les aliments et les conséquences de la présence de ces dangers (comme les toxi-infections alimentaires collectives [TIAC]), les facteurs d’altération des aliments, mais aussi les différentes méthodes de conservation, le plan de maîtrise sanitaire (PMS) et la mise en application d’un plan HACCP, avec des exemples en restauration collective et dans les différentes filières (lait ou viande), ou encore les autocontrôles microbiologiques. Puis, Marc Leclercq a exposé les méthodes d’analyses microbiologiques d’autocontrôles applicables au sein d'une structure vétérinaire, sous forme de démonstrations et de travaux pratiques. Enfin, François-Henri Bolnot, chef de service qualité et sécurité sanitaire des aliments à l’école nationale vétérinaire d’Alfort, a formé les participants sur certaines missions propres à la restauration collective municipale (appui auprès du gestionnaire pour les procédures de marchés publics et leur suivi, établissement des cahiers des charges, etc.).

Un atout pour les vétérinaires ruraux

Pour les membres du GTV BFC à l’initiative de cette formation, « la QSSA représente, pour les vétérinaires de la région, une vraie diversification de leur activité ». Selon eux, « une demande forte émane des collectivités territoriales et il serait dommage que les vétérinaires laissent échapper cette opportunité, même si ce cycle de formation demande, pour les vétérinaires engagés dans cette voie, motivation et implication ». « Les vétérinaires ainsi formés ont désormais toutes les cartes en main pour développer et proposer leurs services dans le secteur agroalimentaire (et les métiers de bouche) et sont aptes à construire, appliquer, vérifier et améliorer une démarche qualité au sein d’un établissement », ont-ils conclu.

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