Savoir, c’est pouvoir - La Semaine Vétérinaire n° 1808 du 27/04/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1808 du 27/04/2019

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Environ 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, notamment au cours des prochaines décennies, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’humanité ». Scénario de film catastrophe ? Non. Cette phrase alarmiste est le constat dressé par une centaine d’experts dans le dernier rapport1 de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)2. La cause : nous (l’humain). Passé le sentiment premier de culpabilité, potentiellement suivi de la crise d’angoisse, chacun peut être amené à se demander : « Je fais quoi pour la biodiversité, et plus globalement pour l’environnement ? Je fais quoi à part : ne pas utiliser de sac en plastique, bannir les cotons-tiges, manger local et de saison… ? » Si cette question nous interpelle en tant que citoyen, elle est centrale pour la profession vétérinaire. L’article 9 du Code de déontologie stipule d’ailleurs que le vétérinaire doit prendre en compte les conséquences de son activité professionnelle sur l’environnement. C’est le cas. Pour exemple, l’association Éco Véto, créée en 2012, cherche à évaluer les impacts de certaines pratiques vétérinaires sur l’environnement et à identifier des solutions simples qui vont dans le sens du développement durable. Autre initiative lancée deux ans plus tard, le projet EleVE3, coordonné par le groupement technique vétérinaire Auvergne-Rhône-Alpes et la Ligue de protection des oiseaux. Le principe : un suivi rapproché de l’élevage, avec une visite avant la mise à l’herbe, une surveillance étroite des animaux associée à une analyse parasitaire si besoin, un contrôle de la biomasse de coprophages et une nouvelle évaluation parasitaire à la rentrée en stabulation. L’objectif : développer une gestion raisonnée du parasitisme en élevage. Car on le sait : un médicament finit toujours sa course, sous une forme ou une autre, à même le sol, non sans risques pour les insectes coprophages, mais aussi potentiellement pour certaines espèces prédatrices d’insectes comme les chauves-souris et les oiseaux. La biodiversité est l'affaire de tous. ●

1 Rapport adopté lors de la 7e session plénière de l’IPBES, qui s’est déroulée du 29 avril au 4 mai (bit.ly/2PQbzJG).

2L’Intergovernmental Sience-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services est un organisme intergouvernemental indépendant regroupant plus de 130 États membres. Les experts qui le composent ont pour mission de réaliser des évaluations scientifiques sur la biodiversité et les écosystèmes.

3 Lire page 41 de ce numéro et le document consacré au projet EleVE (éleveurs-vétérinaires-environnement) : bit.ly/2DTJxbB.

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