Un chien reçoit un nouveau crâne en titane grâce à l’impression 3D - La Semaine Vétérinaire n° 1801 du 09/03/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1801 du 09/03/2019

PAYS-BAS

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA 

Les cas de chirurgie vétérinaire faisant appel à la technologie 3D se multiplient. Elle trouve un intérêt notamment pour remplacer des structures osseuses atteintes de tumeur.

Une première chirurgicale en Europe a été réalisée à la faculté de médecine vétérinaire d’Utrecht (Pays-Bas). À la fin de l’année dernière, un chien a reçu une nouvelle voûte crânienne en titane, conçue à l’aide d’une imprimante 3D, après l’exérèse d’une tumeur. L’opération a été rendue possible grâce à une collaboration unique entre la faculté vétérinaire et le centre médical universitaire d’Utrecht (UMCU). L’animal, un siberian husky, était atteint d’un ostéome, tumeur bénigne qui s’est développée à l’intérieur et à l’extérieur de la paroi crânienne. Elle était si volumineuse qu’après son exérèse un nouveau crâne était nécessaire.

Un bord en titane poreux laisse l’os croître dans l’implant

Cette voûte en titane a été conçue d’après un CT scan. Elle a été réalisée par une entreprise spécialisée dans l’impression d’implants en titane, 3D Systems, située à Louvain, en Belgique. Le Pr Björn Meij, qui enseigne la chirurgie des animaux de compagnie à la faculté vétérinaire, a fait part de sa satisfaction concernant le déroulement de l’intervention et la récupération postopératoire de l’animal : « Un avantage important de l’impression 3D d’un crâne est qu’il peut être parfaitement adapté à l’individu et qu’un bord peut être imprimé en titane poreux. Ce bord garantit que l’os peut croître dans l’implant et s’intégrer dans le crâne. »

Une étude sur l’intérêt de la technologie 3D lors de dysplasie

Le fonctionnement et les applications de ce matériel font partie d’une étude plus vaste que la faculté de médecine vétérinaire et l’UMCU ont entreprise. Leurs travaux portent, entre autres, sur le développement d’un implant imprimé en 3D destiné à être utilisé dans la dysplasie de la hanche chez l’homme et le chien. Il est aussi question de pièces pour les membres antérieurs du chien. Et bien sûr, ces techniques de prothèses imprimées en 3D peuvent être utilisées pour remplacer des parties du squelette après le retrait d’une tumeur, par exemple, sur une jambe, une mâchoire ou un crâne. D’une façon plus générale, les deux facultés collaborent depuis plusieurs années dans le domaine de la médecine régénérative et s’intéressent particulièrement aux lésions de la colonne vertébrale, des articulations et à l’arthrose. Leurs sujets d’étude sont majoritairement les chiens et les chevaux, qui sont souvent référés à l’école vétérinaire pour ces problèmes. De plus en plus de publications sont réalisées sur le chien et le cheval, dont les résultats peuvent être appliqués à l’homme, et ce grâce au partenariat entre les deux écoles qui ne cesse de s’intensifier.

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