BONNES PRATIQUES

La critique sociétale de l’intensification de l’élevage interroge son humanité et met en doute un règlement technicien du bien-être animal. La considération d’un lien réel entre les éleveurs et leurs animaux, impliquant communication et affectivité, s’illustre désormais dans des pratiques en rupture avec le modèle productiviste en vigueur dans les enseignements agricoles. Dans l’aspiration à redonner du sens à leur métier, ces éleveurs assument l’interdépendance avec leurs bêtes comme la pleine responsabilité de leur bien-être, certains allant jusqu’à souhaiter pouvoir les abattre sur l’exploitation, revendication que porte l’association Quand l’abattoir vient à la ferme¹ (dont la chercheuse Jocelyne Porcher est une des initiatrices). Ce documentaire indépendant part à la rencontre de ces exploitants qui ont fait de la bienveillance à l’égard des animaux de rente un préalable à leur activité et qui s’en félicitent, comme cette ancienne ASV qui élève des porcs en plein air, ce couple d’éleveuses d’ânesses laitières, une ferme de l’association Welfarm ² ou ce berger reconverti dans l’aromathérapie vétérinaire (notre profession, qui pourrait regarder ces pratiques alternatives – qui font moins appel à elle – avec scepticisme, devrait elle-même mieux reconnaître l’ambiguïté de défendre l’intérêt de l’animal avec celui de la zootechnie). Loin de toute polémique, le film se contente de nous toucher par son attention paisible à montrer des petites communautés heureuses d’éleveurs et d’animaux.

¹ bit.ly/2FD45mv.

² welfarm.fr.

Un lien qui nous élève d’Oliver Dickinson, France, 1 h 28, sortie le 13 mars, infos aux adresses suivantes : bit.ly/2O6L8yp (Facebook) et unlienquinouseleve- lefilm.com.