Bannir le stress au travail, un défi quotidien - La Semaine Vétérinaire n° 1801 du 09/03/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1801 du 09/03/2019

DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

ÉCO GESTION

Auteur(s) : ANNE-CLAIRE GAGNON  

Le bien-être professionnel se mesure et s’apprécie chaque jour au travail. Et chacun peut apporter sa contribution pour changer quelque chose. Explications.

Mind Matters Initiative 1, dirigée par Lizzie Lockett, a été mis en place par le Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS, équivalent britannique de l’Ordre des vétérinaires) et propose chaque année à la British Small Animal Veterinary Association (BSAVA) des conférences pour prévenir le stress au travail.

Bien-être des praticiens : une approche globale

Elinor O’Connor, professeure de psychologie à Manchester, a rappelé que la bonne organisation du travail est bénéfique pour la santé physique et mentale2. Le stress est une notion subjective, personnelle, fruit de l’interaction entre les demandes qui nous sont faites et la perception que nous en avons. En Grande-Bretagne, 90 % des vétérinaires s’estiment stressés, selon l’enquête menée par le RCVS. Cette réalité conduit nombre de vétérinaires, jeunes ou moins jeunes, à changer de lieu de travail, de mode d’exercice voire de profession.

Une autre approche consiste à rester dans son domaine professionnel et à développer nos capacités de résilience, une des propositions de 2019 du RCVS, qui a déjà conçu des “webinaires” de pleine présence, de gestion du sommeil (les dysfonctionnements étant fréquents et à l’origine de maladies, physiques et/ou mentales). La pratique du sport, de la relaxation, l’approche nutritionnelle et le soutien social font partie de tous les facteurs protecteurs de notre santé mentale. Reste que certains d’entre nous ont des facteurs individuels qui carencent leurs capacités de résilience (à tester en anglais sur ce lien3), laquelle repose sur la confiance, la détermination, l’adaptabilité et le soutien social.

Savoir-être et communiquer ensemble

Les sources de stress sont à identifier : les demandes des clients, les actes eux-mêmes (euthanasies), le rythme de travail, l’absence de pauses régulières. La loi française sur la déconnexion n’a pas été déclinée outre-manche, mais l’idée simple de multiplier la fréquence des pauses et de revoir les relations de travail fait son chemin.

Parler régulièrement, pour évaluer ce qui va et ne va pas, implique qu’il y ait un contrôle du travail effectué, car son absence est source de stress (puisqu’on ne sait jamais si ce que l’on fait correspond aux attentes). Prendre le temps de féliciter les salariés pour les réussites sont des choses simples et très efficaces. Le pouvoir d’un merci est énorme, et la reconnaissance du travail protège durablement du stress. Toutes ces pistes sont à cultiver dès le début des études vétérinaires, raison pour laquelle Mind Matters est également aux côtés des étudiants vétérinaires et que le RCVS a lancé un projet pilote d’accompagnement des jeunes diplômés, Vivet, par des mentors seniors. Autant de pistes qui font partie du plan stratégique établi par le RCVS.

1 vetmindmatters.org.

2 Conférence tenue le 5 avril 2018 à Birmingham (Royaume-Uni).

3 bit.ly/2CpLDRn.

VET WELL-BEING AWARDS : LES RÉCOMPENSES D’UNE APPROCHE MÉTHODIQUE, ANCRÉE SUR LA RÉALITÉ, AVEC DES PISTES D’ACTION VARIÉES

Les prix de la structure vétérinaire où il fait bon travailler sont remis en Grande-Bretagne depuis quatre ans, dans les trois catégories de structures (petites, moyennes, grandes).
Le cahier des charges, rappelé en ligne sur le site Vetmindmatters.org, souligne les éléments fondamentaux :
- la communication au sein de l’équipe (par exemple, y a-t-il le matin une réunion courte pour savoir qui est là, comment on va et qui fait quoi ?) ;
- les formations et le développement (par exemple, les entretiens d’évaluation sont-ils faits pour tous chaque année, fixant des objectifs, récompensant les réussites ?) ;
- l’esprit d’équipe et les relations sociales sont-elles encouragées ? par des formations partagées au sein de la clinique, par des événements extérieurs non professionnels (soirée, déjeuner, évènement sportif ou culturel) ;
- la santé mentale et la résilience sont-elles prises en compte ? (y a-t-il une salle de repos pour décompresser, recharger ses batteries lors de pauses ?) ;
- avez-vous clairement identifié les sources de stress au travail pour les limiter ? (par exemple, quand un nouveau salarié arrive dans la clinique, ses tâches lui sont-elles expliquées clairement, est-il accompagné ?).
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