Hémorragie pulmonaire induite à l’exercice chez le galopeur : suivi longitudinal

L’hémorragie pulmonaire induite par l’exercice (HPIE) est une affection fréquente chez les chevaux de course. Les lésions histopathologiques liées à l’HPIE suggèrent que cette maladie est progressive et irréversible. La répétition des courses a été associée à une incidence augmentée de l’épistaxis et de l’HPIE, ce qui conforte l’hypothèse d’une maladie progressive.

étude

L’objectif de cette étude¹ était d’examiner une population de galopeurs au cours du temps au moyen d’endoscopies après les courses et d’identifier des paramètres pouvant être liés à des modifications de la sévérité des saignements pulmonaires entre les courses.

Cette étude prospective a été réalisée lors de courses de plat sur des hippodromes en Australie entre 2012 et 2015. L’examen endoscopique était effectué entre 30 et 220 minutes après l’épreuve. Tous les chevaux ayant été soumis à plus de deux endoscopies ont été inclus dans cette étude.

La sévérité de l’HPIE a été gradée par deux vétérinaires expérimentés au moyen d’un score allant de 0 à 4 (encadré ci-dessous).

Un total de 2 974 endoscopies a été réalisé sur 747 chevaux, avec des chevaux évalués entre 2 et 19 fois pour certains ! L’âge des animaux était compris entre 2 et 10 ans.

La présence de sang a été décelée dans 55,6 % des cas, dont 44,4 % des cas en grade 0, 32,4 % des cas en grade 1, 17,7 % des cas en grade 2, 4,5 % en grade 3 et 1 % en grade 4.

Analyse

Cette étude est la première permettant de décrire les modifications au cours du temps de l’examen endoscopique au sein d’une large population de chevaux.

Le score d’HPIE des chevaux était associé au précédent. Néanmoins, cela ne veut pas dire que les scores restaient identiques.

L’augmentation du nombre de jours entre les courses pour des chevaux présentant un grade modéré (grade 2) ou sévère (≥ 3) avait un rapport avec une transition vers un grade d’HPIE plus faible. Le fait de limiter les entraînements durs entre les courses et d’espacer les courses peut donc être bénéfique pour en réduire le grade. Le nombre de jours de travail lors de l’entraînement était également associé significativement au grade d’HPIE et la progression du remodelage des voies respiratoires profondes. Cela suggère que l’intensité du travail à l’entraînement, de même que celle de la course a une relation directe avec le grade de l’HPIE.

Une relation inverse entre la température ambiante et l’HPIE a été identifiée dans un certain nombre d’études. Dans celle-ci, des températures basses avaient un rapport avec une transition vers un grade plus élevé.

La diminution du poids porté par les chevaux présentés préalablement avec un score ≤ 1 était liée à une augmentation du grade d’HPIE. Ceci peut s’expliquer par le fait que la diminution du handicap est associée à une course de niveau supérieur, où la vitesse et/ou l’accélération en fin de course sont donc plus rapides et plus propices à l’apparition de saignements pulmonaires.

Conclusion

Cette étude permet de mettre en évidence avec certitude la relation entre certains facteurs comme l’intervalle entre les courses, la difficulté des épreuves (vitesse de pointe, accélération maximale), de l’exercice à l’entraînement, la température extérieure avec la sévérité de l’HPIE. Cette relation était déjà connue pour certains de ces facteurs, mais uniquement supposée pour d’autres.
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E. J. Crirspe, C. J. Secombe, D.I. Perera et coll. Exercise-induced pulmonary haemorrhage in Thoroughbred racehorses : a longitudinal study. Equine Vet J. 2019;51(1):45-51.