En avant... doute - La Semaine Vétérinaire n° 1795 du 27/01/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1795 du 27/01/2019

Edito

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE 

Confiance : sentiment de sécurité de celui qui se fie à quelqu’un, à quelque chose ». Telle est la définition du Larousse pour ce fondement de l’ordre social. Or, la confiance est actuellement mise à mal avec la propagation d’une culture de la méfiance dans des champs toujours plus étendus (politique, industrie et technologies, sciences, médias, etc.), dont la sécurité sanitaire des aliments. Et les crises sanitaires régulières, relayées à grand renfort de coups médiatiques, ne font qu’amplifier ce phénomène. Dernier scandale en date, révélé la semaine dernière, l’importation de viande de bœuf frauduleuse provenant de Pologne a encore contribué « à éroder la confiance des citoyens envers le corps professionnel des vétérinaires, au même titre qu’envers la communauté scientifique », comme le déplore Jacques Guérin, président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires. Pourtant, le système français de contrôle sanitaire est reconnu mondialement pour sa qualité. Cette méfiance n’est donc pas le reflet de la réalité, mais une vision déformée par « insuffisance d’information » qui est, comme le souligne la sociologue Anthony Giddens1, « la première situation exigeant un besoin de confiance ».

Les vétérinaires étant les principaux garants de la sécurité sanitaire des aliments, ils devront donc réagir. Entre meilleure connaissance des sciences sociales et diffusion d’une information qualitative auprès des citoyens, le processus risque d’être long et difficile, mais il en vaut la peine pour asseoir notre reconnaissance comme “experts sanitaires”. ●

1 Anthony Giddens, Les Conséquences de la modernité, Paris, L’Harmattan, 1994 (traduction française), page 40.

Lire pages 34 à 39 de ce numéro.

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