2018, une année favorable pour la population française de loups - La Semaine Vétérinaire n° 1795 du 27/01/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1795 du 27/01/2019

BIODIVERSITÉ

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE 

Une lettre d’information sur la prédation du loup dans l’Hexagone a été publiée le 10 janvier pour dresser le bilan de l’année 2018.

Les dépenses liées à la protection des troupeaux ont augmenté de 5,33 % par rapport à 2017, selon la lettre Info loup 1, éditée par la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) et la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) de la région Auvergne-Rhône-Alpes. En effet, en tant que coordonnateur du plan d’action national loup2, le préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes informe régulièrement les principaux acteurs concernés de l’actualité relative au loup et aux activités d’élevage. Le bilan chiffré de l’année 2018 révèle qu’au cours de l’été 72 meutes (à partir de trois individus ou avec une reproduction avérée) ont été recensées en présence permanente sur 85 zones du territoire, ce qui représente une augmentation du nombre de meutes de 26 %.

Des coûts liés aux mesures de protection en hausse

Face à cette recrudescence, la Commission européenne a modifié, le 8 novembre dernier, ses lignes directrices relatives aux aides d’État dans le secteur agricole pour permettre aux États membres d’indemniser intégralement les dommages causés par des espèces protégées telles que les loups. Grâce à ces nouvelles mesures, 100 % des coûts dits “indirects” (frais vétérinaires, main-d’œuvre) ont été pris en charge. De même, les investissements réalisés pour prévenir les dommages (matériel de clôture, gardiennage, formation “chien de protection”, matériel d’effarouchement) ont été financés intégralement. Ainsi, dans les cinq régions concernées, près de 24,66 millions d’euros ont été consacrés à la protection des troupeaux. Et les 3 613 constats d’attaques de loups sur les troupeaux ont été indemnisés à hauteur de 3,44 millions d’euros, ce qui représente une hausse des dossiers de demande de 3,67 % par rapport à 2017.

Un protocole d’intervention en marche

Par ailleurs, comme le plafond de 51 loups, fixé pour la période du 1er janvier au 31 décembre 20183, a été atteint le 27 novembre dernier, les différents acteurs ont dû ensuite s’impliquer dans la mise en place des protocoles d’intervention (tirs de défense simple ou renforcée, tirs de prélèvement simple délivrés et de prélèvement renforcé). En effet, pour permettre aux éleveurs de pouvoir continuer à défendre leurs troupeaux, le préfet coordonnateur a signé, le 28 novembre 2018, l’arrêté portant décision de poursuite des tirs de défense simple des troupeaux contre la prédation du loup jusqu’au 31 décembre 2018. Au total, ce sont donc 47 loups qui ont été abattus dans ce cadre et quatre qui ont été tués illégalement. Enfin, le rapport indique qu’au cours de l’année passée 27 loups ont été retrouvés morts de cause accidentelle, naturelle ou indéterminée, dans dix départements.

1 bit.ly/2Tettqz.

2 bit.ly/2Uin9yq.

3 Arrêtés du préfet coordonnateur du 25 juin et du 16 octobre 2018.

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