La vente de chiots et de chatons par des intermédiaires bientôt interdite outre-Manche - La Semaine Vétérinaire n° 1793 du 13/01/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1793 du 13/01/2019

COMMERCE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA  

La loi de Lucy, introduite courant 2019, interdira la vente des chiens et des chats de moins de 6 mois par des intermédiaires.

Il ne sera bientôt plus possible, au Royaume-Uni, de faire l’acquisition d’un chiot ou d’un chaton dans une animalerie. Le gouvernement a annoncé l’interdiction des ventes de chiens et de chats de moins de 6 mois par des intermédiaires (marchands et animaleries). Les futurs propriétaires devront traiter directement avec un éleveur ou s’orienter vers un refuge. Cette mesure, plus connue par les Britanniques sous le nom de Lucy’s law (loi de Lucy)1, est soutenue par 95 % de la population. Elle sera introduite dans le courant de cette année.

Combattre les élevages « à grand volume et à faible bien-être »

« Cette décision s’appuie sur nos actions antérieures, notamment l’interdiction de la vente de chiots de moins de 8 semaines 2 et la lutte contre l’élevage de chiens atteints de troubles génétiques », a déclaré le sous-secrétaire d’État David Rutley. Cette mesure s’inscrit en effet dans la démarche engagée en 2018 par le gouvernement britannique pour lutter contre les « usines à chiots ». Associée aux directives adoptées récemment pour mieux encadrer l’activité d’élevage2,elle rendra la tâche plus difficile aux éleveurs « à grand volume et à faible bien-être », licenciés ou non, et dont le commerce dépend de vendeurs tiers. Pour le médiatique vétérinaire Marc Abraham, cofondateur de la campagne Lucy, cette décision est une grande victoire : « Grâce à l’interdiction de faire appel à des revendeurs, chaque éleveur devient désormais responsable et transparent, les futurs propriétaires verront toujours une maman interagir avec ses petits à l’endroit où ils sont nés et les chiots illégalement passés en contrebande deviendront plus difficiles à vendre. C’est une première étape majeure dans la lutte contre l’élevage irresponsable au Royaume-Uni et au-delà ». Il espère que cette mesure encouragera également les futurs propriétaires à adopter dans un refuge local.

L’avenir incertain des animaux d’élevages illégaux

Au pays de Galles, des militants de la protection animale sont cependant inquiets quant à la réaction de certains éleveurs illégaux face à cette mesure. S’ils espèrent qu’une partie d’entre eux va se mettre en conformité avec la loi, ils craignent que certains n’éliminent leurs chiens reproducteurs. Eileen Jones, fondatrice de Friends of Animals Wales, a déclaré qu’elle ressentait déjà les effets de la loi. De ce fait, elle rencontre clandestinement des éleveurs illégaux afin de recueillir les chiens devenus indésirables dans le but de les sociabiliser puis de les faire adopter.

1 Voir La Semaine Vétérinaire nos 1771 et 1772 des 6 et 13/7/2018, page 28.

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