Jean-François Rousselot : « 2019 sera placée sous le signe de la médecine préventive » - La Semaine Vétérinaire n° 1792 du 06/01/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1792 du 06/01/2019

ENTRETIEN

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR CORINNE LESAINE  

À l’occasion de son dernier congrès annuel, le président de l’Afvac retrace les temps forts de 2018 et annonce les perspectives pour 2019, orientées principalement vers la médecine préventive, la recherche clinique et l’innovation.

2018 vient de s’achever. Quels ont été les temps forts de cette année pour l’Afvac ?

Jean-François Rousselot : Le bilan 2018 est positif, marqué par le succès de nombreux événements scientifiques, techniques et conviviaux, dans chaque région et pour chaque discipline, grâce à l’implication des 240 élus ; par celui de ses publications et de ce premier congrès marseillais. Sa fréquentation traduit une belle reconnaissance des professionnels. Toute l’équipe organisatrice se réjouit de voir l’engouement de notre profession pour la formation continue ; le congrès de Marseille en est l’un des principaux témoins. L’Afvac a souhaité fêter symboliquement ce message d’encouragement à poursuivre ses actions en honorant la 3 000e adhérente, notre consœur Lysiane Préveiraud, à l’occasion de cette édition. Nous avons aussi voulu mettre le vétérinaire au cœur de l’innovation avec la création du premier prix de l’innovation. L’année 2018 a également été marquée par le succès du plan ÉcoAntibio 1, auquel l’Afvac a contribué activement, avec, en particulier, la rédaction de fiches pour un bon usage des antibiotiques. L’effort collectif se poursuit dans le cadre du nouveau plan ÉcoAntibio 2. L’Afvac, associée aux autres organisations techniques et aux écoles vétérinaires, pilote un programme d’enseignement “antibiotiques-antibiorésistance” à destination des praticiens et étudiants basé sur de nouveaux modes pédagogiques.

Comment l’Afvac intègre-t-elle les nouvelles technologies dans ses formation s ?

J.-F. R. : La journée E-vet du 24 janvier 2019, coorganisée par l’Afvac, l’Association vétérinaire équine française (Avef) et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), est une nouvelle approche de la e-santé vétérinaire, une opportunité pour les praticiens de bénéficier de présentations sur ces nouvelles technologies aujourd’hui accessibles, avec des conférences dédiées à leur intégration dans le quotidien de l’équipe soignante. L’année 2019 devrait aussi mettre le focus sur la médecine préventive puisqu’un nouveau groupe d’étude lui sera consacré, proposant une approche différente de la discipline, au-delà de ce que lui apportent déjà la vaccination ou la génétique. Une légitimité indiscutable pour en faire une véritable spécialité, à l’image de ce qui existe dans d’autres pays. Ce groupe fédérera les techniques déjà existantes dans d’autres disciplines et aura pour mission de proposer de nouveaux outils. Nous n’oublierons pas de mettre l’accent sur l’anticipation et la prise en charge de la douleur des animaux de compagnie comme un incontournable dans la pratique médicale, diagnostique et chirurgicale des vétérinaires et qui est intégrée depuis de nombreuses années dans les différentes formations existantes de l’Afvac. Les examens complémentaires et la chirurgie vont également bénéficier de nouveaux modes d’apprentissage. Ce projet ambitieux est en cours de montage.

Comment l’Afvac peut-elle aider la recherche pour la santé de l’animal de compagnie ?

J.-F. R. : Les travaux de recherche en santé animale qui émanent des écoles vétérinaires et des établissements de soins privés sont en plein essor. Il est indispensable que les équipes de recherche privées impliquées puissent bénéficier de regards extérieurs et d’aide bornant, par exemple, un bien-être maximal des animaux. L’Afvac a décidé de se doter d’un comité d’éthique de la recherche pour la santé de l’animal de compagnie, dont la composition est en cours d’élaboration.

Quels sont les enjeux de la profession vétérinaire ?

J.-F. R. : Le désir de mieux soigner, guérir, rechercher et promouvoir le bien-être animal est profondément ancré dans le génome du vétérinaire praticien. Il est essentiel aujourd’hui de contribuer à maintenir un concept général et positif sur le métier de vétérinaire, en concertation avec les autres organisations professionnelles. Une initiative est en train de naître. Elle réunira tous les vétérinaires pour promouvoir cette belle profession auprès du public. L’Afvac y contribuera avec dynamisme.

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