Comment sont fabriqués les aliments pour animaux de compagnie ? - La Semaine Vétérinaire n° 1790 du 14/12/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1790 du 14/12/2018

NUTRITION

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : PIERRE DUFOUR  

La Facco, fédération de petfooders, décortique les coulisses de l’élaboration des aliments pour animaux de compagnie.

Àl’occasion de la constitution de son nouveau bureau, la Fédération des fabricants d’aliments pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers (Facco) a fait un point de fin d’année sur son activité. « Son objectif est d’être la référente en matière de fabrication des aliments et de nutrition pour les animaux de compagnie, ce qui implique une constante mise à jour réglementaire et scientifique », introduit notre confrère Michel Meunier, président du comité communication à la Facco. Elle s’appuie sur trois guides de bonnes pratiques nutritionnelles, d’hygiène et d’étiquetage, publiés par la Fédération européenne de l’industrie des aliments pour animaux familiers (Fediaf).

Du besoin de l’animal à la fabrication de l’aliment

Les produits sont adaptés à l’espèce (grande variabilité chez le chien, besoin protéique plus important chez le chat), ainsi qu’au stade de vie. Il existe trois formes d’aliments complets, les plus fréquemment vendus étant sous forme sèche, qui ont une date limite d’utilisation optimale de 18 mois.

« Lors de la fabrication, la première question se porte sur la source protéique qui formera la base », explique notre confrère Jean-Charles Duquesne, trésorier à la Facco. Les protéines animales utilisées proviennent des filières viandes et concernent des produits aptes à la consommation humaine, mais qui ne sont pas ou plus consommés, et qui forment les sous-produits alimentaires1. Ces derniers sont transformés, dégraissés, déshydratés, congelés ou frais. Par ailleurs, il précise que tous les produits d’équarrissage sont incinérés.

Quelle composition ?

Les protéines végétales peuvent être utilisées, et, théoriquement, une ration végétale pourrait être possible, même pour le chat. D’un point de vue nutritionnel, la protéine végétale est cependant plus difficile à digérer, même si une simple cuisson améliore sa digestibilité. « Mais cela nécessiterait un grand nombre d’additifs, dont des produits issus de la filière animale ou de synthèse, et serait économiquement difficile », souligne notre confrère. Tandis qu’une matière première satisfait les besoins nutritionnels de l’animal, un additif prodigue un avantage pour l’aliment. « Il existe une liste fermée des additifs autorisés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui évolue tous les deux mois. La Facco prévient ses adhérents de l’évolution des textes réglementaires », complète Aurélie Bynens, secrétaire générale de la Facco.

Les céréales “Sabot” (seigle, avoine, blé, orge, triticale), riches en protéines (dont le gluten), peuvent provoquer une allergie alimentaire chez l’homme. « Elle est peu décrite chez le chien (à part le setter). Les glucides sont une source d’énergie essentielle, et un taux d’amidon supérieur à 15 % est nécessaire pour donner sa texture aux croquettes », explique Jean-Charles Duquesne.

Quant à l’alimentation biologique, elle est soumise depuis 2004 à la réglementation européenne. « La demande augmente et représente 5 % de notre chiffre d’affaires. Nous utilisons des débouchés de sous-produits bio », souligne-t-il.

Les lipides sont, eux, apportés en bout de chaîne. Ce sont des huiles végétales, qui contiennent des oméga 3 et 6, ainsi que des huiles de poisson, riches, par exemple, en acide docosahexaénoïque (DHA), essentiel au développement neuronal (aliments de croissance et senior).

Enfin, « certaines sources alternatives de protéines, comme la spiruline, les insectes ou levures paraissent prometteuses », conclut notre confrère.

1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1764 du 18/5/2018, pages 40 à 46.

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