Moins de résistances aux antibiotiques critiques - La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018

ÉPIDÉMIOSURVEILLANCE

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

Le Résapath présente un bilan prometteur pour 2017. La baisse des résistances chez Escherichia coli aux antibiotiques critiques se poursuit.

Le bilan1 2017 du Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath) a été présenté le 13 novembre à Paris lors de la désormais traditionnelle journée annuelle de l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) sur le thème de l’antibiorésistance. 71 laboratoires (contre 74 en 2016) ont transmis 56 286 antibiogrammes au Résapath. Nouveauté en 2017 : les données transmises sur les chiens (26 %) sont les plus nombreuses, devançant celles sur les animaux de production. Les chats (8,5 %) arrivent en quatrième position après les volailles (23,5 %) et les bovins (21 %) et avant les chevaux (7,2 %) et les porcs (6,1 %). Cette année encore, le réseau souligne une diminution de la résistance aux antibiotiques critiques (céphalosporines de 3e et 4e générations et fluoroquinolones) chez les souches d’E.coli. « Ces résultats sont cohérents avec les diminutions importantes de l’exposition des animaux aux antibiotiques dans le cadre des plans ÉcoAntibio », indique le rapport.

Des affections récurrentes

Les chiens arrivent en tête des données communiquées au réseau et sont concernés par trois affections dominantes : les otites, qui représentent 33 % des antibiogrammes transmis, les maladies urinaires et rénales (24 %) et celles de la peau et des muqueuses (13 %). 28 % des isolats concernent des souches de Staphylococcus à coagulase positive, majoritairement présentes sur des prélèvements effectués en cas d’otite ou de maladies de la peau et des muqueuses. Les souches d’E. Coli sont relevées dans 19 % des antibiogrammes liés à des troubles urinaires et rénaux et les Pseudomonas, en troisième position, sont en majorité isolés d’otites. Chez les chats, les affections urinaires et rénales représentent 42 % des antibiogrammes, suivies des maladies respiratoires (13 %). L’E.coli (28 %) est l’espèce bactérienne la plus fréquente avant les staphylocoques à coagulase négative (13 %), principalement isolée d’affection urinaire et rénale ou d’otite. Les pasteurelles (13 %) arrivent en troisième position avant les staphylocoques à coagulase positive.

Les critiques sur la bonne voie

Les résistances chez E.coli aux céphalosporines de 3e et 4e générations sont à leur niveau le plus bas depuis 2009 pour toutes les espèces animales, à l’exception des équidés. Elles se situent autour de 6 %. Pour E. coli, les résultats 2017 « sont à nouveau très favorables concernant l’évolution des résistances aux céphalosporines de 3e et 4e générations ». Les proportions de souches résistances aux fluoroquinolones restent plus élevées pour la filière bovine (11,2 %), contre 7,5 % chez les chiens, 5,7 % chez les poules et les poulets, 4,3 % pour les porcs, 4,3 % pour les équidés et 2,9 % pour les dindes. « Ces tendances à la baisse depuis plusieurs années sont statistiquement significatives pour toutes les espèces animales, sauf pour les chevaux pour lesquels on relève une stabilité », indique le rapport. Pour les autres antibiotiques, le Résapath note une tendance à la baisse ou à la stabilisation. Par exemple, en filière bovine, les niveaux de résistance à l’amoxicilline, à la tétracycline et aux aminosides (hors gentamicine) restent élevés depuis plusieurs années.

Des multirésistances plus faibles

Entre 2011 et 2017, le Résapath constate que la proportion des souches multirésistantes est la plus forte chez les bovins (17,2 %), les équidés (9,4 %) et les porcs (8,6 %). Les souches multirésistantes issues de volailles (4,9 % chez les poules et les poulets et 2 % chez les dindes) sont plus faibles. À noter toutefois, qu’entre 2011 et 2017 celles-ci sont en diminution dans toutes les espèces, sauf chez les équidés. Par ailleurs, le rapport souligne une diminution de la prévalence du Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (Sarm) chez les chiens, les chats et les équidés entre 2010 et 2015.

1 bit.ly/2DO2pKF.

Lire aussi pages 10 et 11 de ce numéro.

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr