Comment assurez-vous la continuité des soins ? - La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1786 du 16/11/2018

FORUM

@... VOUS !

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD 

ASSURER DES GARDES EST VALORISANT

J’habite sur place et n’ai donc pas à me déplacer en cas d’urgence. Beaucoup d’actes relèvent de la bobologie ou d’une médecine demandant moins d’une heure de traitement. Cependant, les clients qui nous voient établir rapidement un diagnostic et faire un acte technique urgent (comme une intraveineuse, une prise de sang, mettre en perfusion, oxygéner), peuvent être impressionnés. Ils sont surtout reconnaissants qu’on soit là ! Je trouve donc qu’assurer les gardes est valorisant. Il faut veiller à ne pas faire de captation de clientèle. Le vétérinaire habituel assurera un contrôle le lendemain si nécessaire. Un compte rendu médical est délivré au propriétaire ou envoyé par courriel au vétérinaire traitant. Le vétérinaire traitant est alerté par téléphone le lendemain matin, si le cas est grave ou complexe. Pour rester déontologique, je n’émets pas non plus de jugement sur un traitement antérieur, je ne vends pas de croquettes dans ce contexte, et les médicaments ne sont délivrés que pour 24 heures, si un contrôle le lendemain est nécessaire. Ainsi, j’ai des confrères qui m’envoient régulièrement leurs urgences. En retour, si j’ai besoin de quelques heures pour une sortie ou en cas de congé, ils assurent mes urgences. En résumé, si j’ai des urgences, tant mieux. Si je n’en ai pas, je suis content aussi !

CHRISTIAN FIALAIRE

NOUS AVONS CRÉÉ UNE CLINIQUE D’URGENCES COMMUNAUTAIRE

Nous sommes une cinquantaine de vétérinaires associés à participer au fonctionnement de Vet’urgences, à Montpellier, une structure communautaire qui assure les urgences en toute confraternité et dans le respect de la déontologie. Elle fonctionne uniquement de nuit et les week-ends et jours fériés. Seules les prestations d’urgences y sont effectuées (pas de vente d’aliment ou de médicaments de convention). S’il s’agit de réaliser un soin de confort non urgent, le client est renvoyé à son vétérinaire habituel traitant. À Vet’urgences travaille donc une équipe de jeunes confrères en phase de formation. Au départ, on espérait qu’il serait chapeauté par un spécialiste en urgences, mais nous ne sommes pas parvenus à recruter un tel profil. Du coup, un des vétérinaires associés reste systématiquement d’astreinte, pour seconder l’équipe, en cas de surcharge d’activité ou pour réaliser un soin technique compliqué. Afin que les jeunes professionnels se sentent intégrés et puissent avoir un retour sur leurs prestations, le vétérinaire habituel doit aussi leur renvoyer le suivi du traitement, après quelques jours… Ceci dit, cela reste un travail de nuit, décalé. Ils ne restent que quelque temps et deviennent ensuite souvent nos collaborateurs ou associés sur l’agglomération !

THIERRY BOULET

UN BINÔME MÉDECIN-CHIRURGIEN EST TOUJOURS DISPONIBLE

Étant une clinique de référés, nous fonctionnons avec nos propres vétérinaires équins plus des internes, 24 heures sur 24, durant toute l’année. Je suis de garde un soir par semaine, un week-end sur 5 en saison creuse et un week-end sur 3 en saison de monte. C’est un fonctionnement pérenne, parce que je sais que tous les autres soirs, normalement dès 19 heures, plus personne ne m’appelle… Ce qui me permet d’être sereine et d’organiser ma vie privée. Assurer les urgences, c’est fatigant mais c’est aussi motivant et parfois même valorisant ! Nous devons évidemment être très réactifs dans notre organisation. Pour un poulinage, par exemple, on nous attend dans la demi-heure qui suit l’appel. J’ai l’habitude de demander à mes clients d’assurer les “premiers soins” : par exemple, si la jument est couchée, la faire se relever et marcher. Cela permet aussi au propriétaire d’être occupé et peut-être moins angoissé en nous attendant… Dans le cas de coliques, j’effectue un premier questionnaire par téléphone, afin de juger rapidement de la gravité de la situation. En fonction des réponses, on s’organise : visite sur place ou hospitalisation. Enfin, il est rassurant de savoir que nous ne sommes jamais tout seuls : les cas les plus critiques peuvent être dirigés à la clinique, où un binôme médecin-chirurgien est toujours disponible.

GWENHAËL COLLIN
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr