Phytothérapie, les sénateurs entrent dans la ronde - La Semaine Vétérinaire n° 1782 du 19/10/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1782 du 19/10/2018

SOCIÉTÉ

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

Les sénateurs s’intéressent à la réglementation encadrant le recours aux produits à base de plantes chez les animaux d’élevage. Leurs recommandations pourraient faire l’objet d’une proposition de loi.

Le rapport de la mission d’information sénatoriale sur « le développement de l’herboristerie et des plantes médicinales, une filière et des métiers d’avenir 1 » a été remis au Sénat fin septembre. Parmi les objectifs affichés : encadrer la délivrance des plantes médicinales dans le domaine de la santé animale et redorer le blason du métier d’herboriste. De nombreux acteurs ont été auditionnés, dont des représentants de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), des jeunes agriculteurs ou encore la confédération paysanne. à l’inverse de l’Ordre des pharmaciens et de celui des médecins, aucun représentant de la profession vétérinaire n’a été entendu.

Un cadre réglementaire à revoir

Pour la mission sénatoriale, l’usage de méthodes à base de plantes destinées aux animaux d’élevage constitue un débouché porteur pour la filière “plantes”. Elle regrette toutefois que le cadre réglementaire en vigueur constitue un frein à son développement. En cause, pour les sénateurs, « l’évaluation de la limite maximale de résidus (LMR) » qui présente selon eux un coût important et dissuasif. Pour sortir de cette impasse, la mission recommande de favoriser un cadre plus propice au développement des médicaments et soins vétérinaires à base de plantes. Aucune précision n’est apportée sur les dispositions que pourrait contenir la réglementation souhaitée. La mission laisse cette tâche notamment à l’Anses, dont elle rappelle l’avis, publié en février 2016, visant à débloquer la situation et faciliter la méthodologie d’évaluation des LMR des substances végétales. Autre proposition qui concerne les vétérinaires, celle consacrée aux formations spécialisées en phytothérapie et en aromathérapie. Pour les sénateurs, les vétérinaires doivent avoir accès à des formations qui leur permettraient d’acquérir des connaissances sur les plantes et leurs usages. En parallèle, les éleveurs seraient sensibilisés à ce sujet.

La renaissance de l’herboriste

Autre levier à mobiliser en faveur de la filière “plantes”, selon les sénateurs, celui de la recherche. Ils recommandent en effet de renforcer les soutiens publics à la recherche sur les usages thérapeutiques des plantes en santé humaine comme animale, en accompagnant la création d’un institut de recherche en phytothérapie et en aromathérapie. La mission propose par ailleurs de réhabiliter le métier d’herboriste. Dans cette perspective, les sénateurs proposent d’étudier, avec les acteurs clés, les conditions d’une reconnaissance éventuelle de ce métier tout en précisant ses contours, les formations adaptées et les évolutions législatives correspondantes.

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