Univet met les bouchées doubles - La Semaine Vétérinaire n° 1779 du 28/09/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1779 du 28/09/2018

RÉSEAU

ACTU

Auteur(s) : FRÉDÉRIC THUAL  

Avec l’extension de son réseau, un tour de France de son GIE, la création prochaine d’une boutique en ligne de pet food et un fonds de dotation, le groupe Univet veut créer un écosystème au service de la profession vétérinaire et des soins pour les animaux.

D’ici à la fin de l’année, nous devrions intégrer 9 nouvelles cliniques, situées hors de la région Paca, et atteindre un chiffre d’affaires consolidé de 20 millions d’euros. Ce qui fera d’Univet le leader des réseaux de vétérinaires français », se réjouit Christophe Navarro, fondateur et PDG de la structure née en 2011, dont le siège est situé à Cannes. Historiquement implanté dans le sud-est de la France, le réseau s’apprête à rayonner du nord au sud avec 30 cliniques. « Nous n’avons pas eu le temps d’explorer l’Ouest », confie-t-il, ne cachant pas ses ambitions nationales. Depuis l’arrivée de l’investisseur privé Platina Equity Solutions 1 à hauteur de 40 % dans son capital2 au printemps dernier, Univet SAS se sent pousser des ailes. « Cette opération est une étape du projet que je mène depuis maintenant six ans dans la région sud. L’association avec Platina va donner au groupe les moyens de devenir un acteur national de référence. »

Une chaîne de soins et de compétences intégrée

Ce serait la première fois que Platina Equity Solutions investit dans un établissement vétérinaire en France. Sollicitée, la société n’a pas souhaité répondre à nos demandes. « Dès le départ, nous avons voulu créer une chaîne de soins et de compétences intégrée », rappelle Christophe Navarro. De holding, l’entreprise a été transformée en SAS. « Pour aligner les intérêts de tous les associés, qu’ils soient vétérinaires ou non. De manière à créer de la valeur au sein d’une seule et même société. Nous ne sommes pas tous égaux au capital mais sommes tous des investisseurs au sein de l’entreprise, au même titre que l’investisseur financier. » Pour s’affranchir d’éventuelles évolutions de la législation, le groupe a inscrit dans ses statuts que l’investisseur financier doit rester minoritaire. « Pour que les vétérinaires maîtrisent leur outil de travail et leur façon d’exercer », souligne le fondateur d’Univet.

« S’accomplir comme entrepreneur libéral »

Qui peut intégrer ce réseau ? « C’est un casting de personnes qui cherchent à s’accomplir comme entrepreneur libéral. Nous ne sommes pas opposés au salariat, mais celui qui le demande est un peu sorti de son inves tissement. Or l’implication est liée aux participations au capital », remarque le président d’Univet. Une fois une clinique identifiée, une parité est déterminée entre la valeur d’Univet et la structure “cible”. Montant qui peut être, entièrement ou en partie, réinvesti dans le réseau. « Ce peut être des gens qui veulent se développer sur un bassin local, qui ont les compétences, mais pas forcément les moyens », précise-t-il.

La boutique en ligne Junglevet pour capter les flux

Parallèlement, Univet s’apprête à lancer un mini-tour de France de son GIE, fondée sous la forme d’association loi 1901 il y a deux ans. Plus simple, plus souple et moins impliquant que le réseau, ce groupement offre des solutions d’achats et de formation. Il rassemble aujourd’hui une cinquantaine d’acteurs. Outil de services, ce GIE constituera aussi une chambre d’expertise pour évaluer de potentiels candidats. Lancé entre le 9 octobre et fin novembre, le tour de France de ce GIE passera par Brignoles, Lyon, Arras, Nancy, Nantes et Marseille pour mieux se faire connaître. Pour Univet, ce sera aussi l’occasion de présenter sa première boutique en ligne, baptisée Junglevet, qui sera dévoilée à l’occasion de l’Afvac 2018. « On veut créer un écosystème au service du vétérinaire », justifie Christophe Navarro, qui vient par ailleurs de créer un fonds de dotation pour la nature3. « Les vétos ne sont pas de bons commerçants. Alors avec Junglevet, accessible sans engagement pour les vétérinaires, on veut ramener les flux vers les cliniques en détournant les consommateurs des Croquetteland et autres Zooplus…, même si l’enjeu n’est pas le paquet de croquettes, il s’agit de transformer les flux en actes. Pour cela, on mise beaucoup sur l’expérience utilisateur du site », dit-il. Objectif : capter 5 % du marché du pet food en ligne. « Si on réussit, on ramènera le double d’acheteurs dans les cliniques », espère-t-il.

1 De type mono-family office.

2 Les 60 % restants sont détenus par 28 vétérinaires associés.

3 Voir la Semaine vétérinaire n° 1775 du 31 août 2018, p. 14.

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