- La Semaine Vétérinaire n° 1779 du 28/09/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1779 du 28/09/2018

DITES-NOUS TOUT

ÉVÉNEMENT 

L’intérêt actuel pour la médiation animale prouve, si besoin était, l’existence et l’importance de notre communication avec les animaux. Les sciences (de la synergologie à l’éthologie) se penchent désormais sur la communication non verbale, mais rechignent toujours à prendre en considération des formes plus impalpables telles que la télépathie… à plus forte raison quand elle implique les animaux. La “communication interespèces” a pourtant ses prosélytes. On peut citer l’Américaine Penelope Smith1 ou, en France, notre consœur Anna Evans2, alias Anne Guitton (T 82), à qui on doit cette autre terminologie : “communication intuitive”. Si ces pionnières restent d’amusantes illuminées aux yeux des cartésiens, reconnaissons-leur l’audace des explorations postmatérialistes et aussi celle de représenter d’autres aventuriers du parapsychique qui, pour éviter tout discrédit, se font discrets. Soucieuse d’ouvrir le débat sur ce sujet équivoque, l’association The Animal Alliance Channel (Taac)3 – créée en 2008 pour montrer qu’il est possible d’humaniser le monde avec l’animal (pacifier les relations, soulager de l’isolement et réveiller les consciences) – organise les 6 et 7 octobre à Paris, à la Maison de la radio, les premières rencontres dédiées à la communication avec les animaux et plus largement avec le vivant. De quoi piquer notre curiosité, fut-elle seulement sociologique. Des vétérinaires y sont conviés et une consœur, Astrid Clavé4 (Pérouse 97), y apportera son témoignage.



1 animaltalk.net.
2 communicationintuitive.com.
3 taac-association.org.
4 communication-avec-les-animaux.com.
Dialogues avec l’animal, les 6 et 7 octobre, Maison de la radio à Paris, dialoguesaveclanimal.org.

MICHEL BERTROU

FILM 

LE BONHEUR EST DANS LE PRÉ ?

Comme Petit Paysan1, ce long métrage met de petits éleveurs impuissants face à une épidémie qui frappe leurs bovins. À l’instar du film d’Hubert Charuel, c’est la sœur vétérinaire du personnage principal qui en fera le diagnostic. Pourtant, là où le premier nous faisait chavirer dans une spirale infernale, le second, situé dans le contexte contemporain d’une agriculture alternative, propose le récit romanesque d’une émancipation.
Dans le Jura suisse, Pauline s’est installée dans la ferme transmise par ses parents. Assumant la dureté de son travail, dans le respect d’une nature toute puissante, la jeune femme a fait siennes les idées écologistes de son compagnon comme son refus de la société de consommation (c’est lui qui, en dépit des mortalités néonatales, s’opposera à ce que la sœur de Pauline vienne contrôler ses vaches). Ce microcosme volontariste va être ébranlé par l’arrivée d’une jeune ukrainienne (accueillie l’été pour se refaire une santé) et de l’ingénieur portugais chargé d’installer l’éolienne (pour permettre à la ferme d’être entièrement autonome). L’attrait de l’héroïne pour l’étranger déclenchera en elle une bourrasque sensuelle… et idéologique. Elle lui intimera une remise en question, dont l’éolienne est la métaphore. Si à travers le conflit amoureux, le film chicane le radicalisme écolo, faire le portrait d’une femme moderne est l’ambition réelle de cette fable rurale, qui, cramponnée à sa belle héroïne, reste malgré tout à la surface.



1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1729 du 1/9/2017, page 55.
Le Vent tourne de Bettina Oberli, avec Mélanie Thierry, Pierre Deladonchamps, Nuno Lopes, 1 h 27, sortie le 26 septembre 2018.
M. B.
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr