Les cages aménagées permettent un contrôle du picage - La Semaine Vétérinaire n° 1776 du 07/09/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1776 du 07/09/2018

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Dans un contexte de remise en cause de l’épointage du bec, des chercheurs ont voulu effectuer un état des lieux du comportement de picage dans les élevages français de poules pondeuses en cages aménagées et au sol avec parcours, ainsi que des mesures mises en place par les éleveurs pour y remédier. Pour ce faire, une enquête épidémiologique a été réalisée d’avril 2015 à juin 2016 dans 131 élevages, représentatifs de la production d’œufs en France, à raison de 159 lots suivis, dont 80 en productions au sol avec parcours (75 éleveurs) et 79 en cages aménagées (56 éleveurs). Les visites se déroulaient entre 59 et 61 semaines d’âge pour les élevages avec parcours et entre 69 et 71 semaines pour les autres. En plus de relever les données zootechniques de l’élevage, les enquêteurs devaient attribuer à chaque lot une note moyenne d’emplumement, correspondant à l’état du plumage sur les zones dos, cloaque et queue1. En cages aménagées, la mortalité des lots oscillait entre 1,1 et 7,8 % (moyenne 3,5 %). La note globale d’emplumement variait entre 0,07 et 5,57 sur 6, avec 33 % des lots présentant une note supérieure à 2. L’état d’emplumement était relativement similaire entre les lots. La mortalité était supérieure à la moyenne pour deux des lots touchés par le picage, sans que les éleveurs ne confirment que cela soit associé à ce comportement2. En élevages au sol avec parcours, la mortalité oscillait entre 0,6 et 16,3 % (moyenne 4,95 %). La note globale d’emplumement était comprise entre 0 et 5,23, avec 26 % des lots présentant une note supérieure à 2. L’état d’emplumement était très contrasté entre les lots : beaucoup se trouvaient dans un très bon état et quelques-uns dans un état très dégradé. La mortalité était supérieure à la moyenne pour sept des lots touchés par le picage, ce comportement expliquant cette fois-ci en grande partie (6 sur 7) cette mortalité. Dans ces élevages, les auteurs ont ainsi estimé à 8,8 %, la prévalence des cas de picages sévères avec mortalité liée au cannibalisme. Pour lutter contre le picage, la mesure la plus citée dans les deux types d’élevages etait la gestion de la lumière. D’autres la complétaient, notamment des mesures d’enrichissement de l’environnement en élevages au sol avec parcours (bidons, ficelles suspendues, paille, etc.). Actuellement, l’étude se poursuit pour évaluer les solutions techniques identifiées.

1 L’évaluation se fait sur 60 poules par lot. La note pour chaque zone est comprise entre 0 et 2. La note globale correspond à la moyenne pour les 60 poules de la somme de la zone 3.

2 L’hypothèse avancée est que la mortalité dans ces lots serait liée à l’âge avancé des animaux et à l’ancienneté des bâtiments d’élevage.

Article rédigé d’après la conférence des journées de la recherche avicole et palmipèdes à foie gras 2017 « Étude épidémiologique sur l’emplumement et le picage dans les élevages de poules pondeuses en plein air et en cages aménagées en France. » (J. Coton et coll.).

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