Opioïdes : la crise qui blesse - La Semaine Vétérinaire n° 1775 du 31/08/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1775 du 31/08/2018

INTERNATIONAL

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL 

La crise des opiacés, tels que le fentanyl, s’aggrave aux é tats-Unis et n’épargne pas le secteur vétérinaire. Certains propriétaires dépendants n’hésitent pas à maltraiter leur animal afin d’en obtenir auprès de leur vétérinaire.

Des études menées par les centres de contrôle et de prévention des maladies révèlent que 72 000 Américains sont morts d'overdoses d'opiacés l'année dernière. Aux états-Unis, des vétérinaires dénoncent l’impact de ce phénomène. Une enquête menée par l’école de Santé publique du Colorado1 auprès de 189 vétérinaires révèle en effet une situation inquiétante. Les vétérinaires sondés se disent préoccupés par l’attitude de certains propriétaires qui blessent intentionnellement leurs animaux de compagnie afin d’obtenir des ordonnances.

Des tendances qui inquiètent les autorités américaines2. Donald Trump a en effet récemment demandé à son ministre de la Justice d’engager des poursuites contre les laboratoires pharmaceutiques producteurs de ces substances.

Un problème de santé publique

Ces entreprises sont accusées de fermer les yeux sur ce problème qui touche à la santé publique. Parmi les vétérinaires interrogés par l’école de Santé publique du Colorado, 13 % ont déclaré avoir vu un client qui, selon eux, avait délibérément blessé son animal de compagnie ou l’avait rendu malade afin d’obtenir une ordonnance vétérinaire pour se procurer des opiacés. Près de 45 % des personnes interrogées connaissent un propriétaire ou un membre de leur équipe qui consomme des opioïdes, 12 % ont reconnu avoir eu connaissance d'un détournement ou d’un abus d'opioïdes par un membre du personnel. Du côté des laboratoires, Pfizer, dont les produits sont utilisés par les vétérinaires aux états-Unis, aurait annoncé fin juillet la suspension des ventes d’opioïdes injectables sur le marché vétérinaire au deuxième trimestre 2018. La Food and Drug Administration a, quant à elle, mis à la disposition des vétérinaires des rappels3 sur la législation encadrant la prescription et l’usage de ces substances. L’American Veterinary Medical Association sensibilise4 également les professionnels à ce sujet en les aidant à trouver des alternatives sans opioïdes ou à doses réduites pour l'anesthésie et l'analgésie, y compris en administration orale, en anesthésie locale et comme anti-inflammatoires.

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