Comment prenez-vous en compte le bien-être animal dans votre établissement ? - La Semaine Vétérinaire n° 1775 du 31/08/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1775 du 31/08/2018

FORUM

@... VOUS !

Auteur(s) : SERGE TROUILLET 

COMME À LA MAISON

Entrer dans ma clinique, c’est investir un lieu commun, habituel, telle une maison ordinaire. Du reste, elle s’appelle Calm, « Comme à la maison ». À l’inverse de la tendance actuelle, elle n’impose pas au client l’exposition de longs rayonnages de croquettes et autres produits alimentaires ou médicaments. Celui-ci y découvre un environnement cosy, avec tables, chaises, petit coin café où il peut se servir. Les animaux sont accueillis dans une ambiance la plus feutrée possible, la plus dépolluée au niveau sonore. En ne consultant que sur rendez-vous, peu de personnes se croisent. Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de mon expérience de vétérinaire à domicile où les gens apprécient d’éviter à leur animal le stress en le faisant consulter sur place, chez lui. Dans la clinique, le personnel travaille calmement, on ne fait pas de l’« abattage ». La très bonne formation des jeunes confrères en chirurgie, dans la prévention de la douleur et dans le suivi postopératoire, contribue au bien-être animal. Par ailleurs, notre éthique concernant la fin de vie des animaux nous conduit à exposer au mieux la situation au propriétaire de façon à éviter les soins à n’en plus finir, nocifs tout autant pour lui que pour son animal.

François Grandcollot

UNE PRIORITÉ POUR NOUS

Avec mon mari, nous avons toujours été très sensibles aux thèmes du stress et de la douleur chez les animaux. Aussi, notre clinique est conçue et notre personnel formé pour favoriser au mieux le bien-être de ceux qui nous sont confiés : des salles d’attente chiens et chats séparées, avec, pour les chats, des canapés au lieu de chaises, des plots pour les caisses de transport et un diffuseur de phéromones ; un nettoyage régulier pour débarrasser ces salles des odeurs de stress ; un accueil spacieux ; un système de marche en avant, pour que les animaux ne se croisent pas ; des salles de consultation lumineuses où la durée des examens complémentaires est réduite au strict nécessaire ; une prise en charge systématique de la douleur avec de nombreux protocoles adaptés, lors des chirurgies, et des assistantes formées à sa détection et à sa prévention, etc. Les chats hospitalisés disposent de cages communicantes, pour séparer la litière de l’alimentation, avec tablettes pour se percher, tapis, couvertures et alèses absorbantes. De leur arrivée à leur départ, nous communiquons avec les animaux, nous les caressons. Le bien-être animal est une priorité pour nous ; il fait partie de notre ADN et donc de celui de la clinique.

Florence Dabenoc

PAR LE MEDICAL TRAINING POUR LES CHIENS

Bien traiter les chiens pour leur éviter le mal-être n’est pas culturellement prégnant dans notre profession. Nous ne sommes pas encore assez prompts à réagir face à un animal qui exprime sa peur. Et pourtant, les techniques pour nous y aider sont aujourd’hui éprouvées. Cela s’appelle le medical training. C’est une vraie discipline que je m’attache à diffuser dans mon établissement. Elle permet, lorsqu’on perçoit de la détresse chez un chien, d’y remédier. Il s’agit de l’extraire de son état de peur pour le placer dans un état de joie. L’anxiété doit être prise en charge autant que la douleur. L’essentiel doit être fait lors de la première visite. Un chien met beaucoup plus de temps à oublier un état de stress s’il l’a ressenti lors de son premier séjour. En revanche, il est beaucoup plus facile à entraîner en le mettant dans des états de contentement, voire d’extase pour les plus gourmands ou les plus joueurs d’entre eux. Cela passe par une présence bienveillante permanente près d’eux, une bonne nourriture, des caresses ; il faut leur parler comme on s’adresse à un petit enfant. Bref, il faut développer une communication positive à leur endroit. L’un des meilleurs traitements à leur administrer.

Thierry Bedossa
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