Bachotage

Après Hippocrate et Médecin de campagne, Thomas Lilti poursuit sa fresque du milieu médical français. Il se penche ici sur la formation, en l’occurrence la première année commune des études de santé (Paces). Fraîchement sorti du lycée, Benjamin débarque à la faculté de médecine de Paris et se lie d’amitié avec Antoine qui, lui, triple sa première année. Les deux étudiants décident de faire équipe pour mieux préparer le concours, sésame de la poursuite de leurs études médicales. Au fil des étapes obligées d’une année sous pression (âpreté des matières, concours blanc, révisions et épreuves à la fin de chaque semestre) – qui ne manquera pas de réveiller chez les praticiens des souvenirs de “prépa véto” – le film creuse l’écart entre les deux camarades. Alors que Benjamin s’est engagé dans cette voie pour se conformer au modèle familial (son père est chirurgien, sa mère historienne, son frère normalien), Antoine, mû par une sincère vocation mais issu d’un milieu qui ne lui a pas inculqué les codes de ces études supérieures, n’a pas les facilités de son ami et doit fournir davantage d’efforts. À travers ce contraste, le film pointe comment la Paces, censée récompenser le mérite, avive en réalité les inégalités sociales et néglige les vocations. Jonglant entre réalisme documenté et romanesque (comme les précédents opus du réalisateur), la fiction dénonce une sélection inadaptée, l’effort inhumain qu’elle réclame, mais relève aussi le pari courageux de tirer un récit de la monotonie de ce cursus laborieux.
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Première année de Thomas Lilti, avec Vincent Lacoste, William Lebghil, France, 1 h 32, sortie le 12 septembre.