« Ouvrez les yeux »

Les récentes innovations audiovisuelles ont fait éclater les limites techniques de la prise de vue animalière en milieu naturel. L’utilisation combinée de caméras légères ultraperformantes, de grues et de drones parvient à installer désormais une telle proximité avec les animaux sauvages (quels qu’ils soient) qu’il est devenu possible de construire avec eux des séquences qui ont la puissance expressive du cinéma de fiction. Après le succès d’Un jour sur terre (2007), périple d’une année de l’Arctique à l’Antarctique, cette suite tout aussi spectaculaire – également produite par le département d’histoire naturelle de la BBC – concentre son enchantement sur une seule journée et illustre ce que la vie animale doit à la lumière du soleil ou comment elle s’est adaptée à l’alternance du jour et de la nuit. Si revenir à ce cycle temporel élémentaire fournit une trame narrative simple (moins douteuse que les habituels récits de clans animaux luttant pour leur survie) qui permet d’assembler diverses chroniques animalières captées aux quatre coins de la planète, l’unité d’ensemble pâtit, à l’instar d’autres productions similaires, de la supériorité inégalable d’une poignée de séquences envoûtantes : des hordes de serpents fusant derrière un bébé iguane, l’impitoyable pugilat de deux girafes, l’onirique sieste verticale des cachalots, l’éveil féérique des éphémères ou la cocasse odyssée d’un paresseux. Dignes du grand cinéma fantastique, elles méritent chacune le déplacement.
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Un nouveau jour sur terre de Richard Dale, Peter Webber et Fan Lixin, narration de Lambert Wilson, Grande-Bretagne, Chine, 1 h 34, sortie le 5 septembre.