Le médicament vétérinaire en pratique équine - La Semaine Vétérinaire n° 1773 du 24/08/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1773 du 24/08/2018

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

L’arsenal thérapeutique est ce qui comprend tous les médicaments vétérinaires, et d’usage humain avec la cascade thérapeutique, les produits biocides, les aliments diététiques. Des éléments qui ne sont pas des produits réglementés mais qui vont permettre d’améliorer le statut sanitaire.

La définition du médicament vétérinaire

Le médicament vétérinaire a une définition très large, c’est une substance pharmacologique avec un effet pharmacologique. Au vu de ses fonctions, c’est un médicament. Le législateur a été plus loin dans la définition : ce sont tous les produits présentés pour une maladie. C’est même considéré comme un médicament quand le consommateur eu égard à la façon dont il est présenté, pense qu’il a un effet thérapeutique.

L’article L. 5111-1 du Code de la santé publique donne la définition du médicament pour la prévention, pour traiter, pour le diagnostic.

Le médicament vétérinaire avec autorisation de mise sur le marché (AMM) et les spécialités pharmaceutiques représentent le plus gros du marché du médicament, mais il y a moins de produits disposant d’une AMM dédiés à l’espèce équine.

Il y a d’autres produits sans AMM : les autovaccins sont produits à la demande quand on a un prélèvement qui vient d’un élevage. Il y a aussi l’Irap (interleukin-1 receptor antagonist protein), les produits du sang, les cellules souches.

L’AMM est pour un produit standardisé préparé selon un process industriel répétable. L’Agence européenne du médicament a récemment donné sa première AMM pour des produits cellules souches. Des produits d’origine biologique qui rentrent bien dans les médicaments vétérinaires, au moins par présentation. Par fonction, cela dépend du médicament.

Il existe aussi les préparations extemporanées : par exemple la liqueur de Vilatte. Bien qu’en voie de disparition, y seront placés un grand nombre de produits préparés à la demande.

Différentes utilisations

En premier lieu, le médicament est choisi si c’est une spécialité avec AMM pour l’espèce et l’indication. Ensuite, il est choisi selon le principe de la cascade.

Les médicaments de prescription restreinte incluent notamment les anesthésiques gazeux et quelques produits anticancéreux.

Au-delà des médicaments, il y a des produits utilisés à d’autres fins mais qui peuvent être appliqués à l’animal. Ce sont des produits frontières qui répondent à des catégories règlementaires. Les produits biocides sont règlementés depuis 2012. Ils sont classés en 22 types de produits, dont 3 principaux :

– TP3 (désinfectant à usage vétérinaire), ce sont les produits désinfectants de l’environnement, tous les produits à base d’iode biocides ;

– TP18 (insecticides), produits antimoustiques, antifourmis, mais c’est aussi l’emouchine. La catégorie TP18 est plus à la frontière avec le médicament vétérinaire : les insecticides (perméthrine), ils sont normalement réservés aux bâtiments ;

– TP19 (répulsif et appâts).

En cas de doute dans la définition d’un médicament, il est classé médicament vétérinaire.

Voie orale, dispositifs médicaux, matériel

– D’autres produits sont administrés par voie orale aux animaux. Ainsi, les aliments composés, complémentaires, diététiques sont encadrés.

Il y a aussi les aliments à objectifs nutritionnels particuliers : allégations autorisées, uniquement par voie orale (atténuation des réactions au stress, compensation de la perte d’électrolytes, ou en appui d’une thérapeutique sur des animaux en insuffisance rénale ou hépatiques, par exemple). En cas de doute, il est classé médicament vétérinaire.

–Dispositifs médicaux et matériel médical : la classification réglementaire n’existe qu’en classification humaine. En vétérinaire, on va ranger une partie en matériel (pansements, seringues, etc.) et une partie en médicament vétérinaire (si le dispositif contient une substance : par exemple l’acide hyaluronique classé en médicament vétérinaire pour l’animal, alors que chez l’homme c’est une disposition médicale).

En conclusion, l’arsenal en médecine équine pour le vétérinaire comprend à la fois des produis vétérinaires purs mais aussi des produits satellites, et des éléments qui ne sont pas des produits règlementés mais qui vont permettre d’améliorer le statut sanitaire.

Paule Carnat-Gautier Chef de la mission des affaires juridiques et du contentieux à l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) – Anses. D’après la conférence présentée lors de la journée européenne de l’Association vétérinaire équine française (Avef) le 30 juin 2018 à Roissy-en-France.

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