Lancement d’une plateforme de surveillance sanitaire de la chaîne alimentaire - La Semaine Vétérinaire n° 1773 du 24/08/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1773 du 24/08/2018

SÉCURITÉ SANITAIRE DES ALIMENTS

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE  

La plateforme de surveillance sanitaire de la chaîne alimentaire (SCA) a été lancée fin juillet par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, afin de renforcer collectivement le suivi de la chaîne alimentaire.

Le 9 août, une étape supplémentaire a été franchie dans le renforcement de la sécurité alimentaire en France après l’annonce par le ministère de l’Agriculture du lancement, quelques semaines plus tôt, de la plateforme de surveillance sanitaire de la chaîne alimentaire (SCA)1. À cette occasion, 14 membres d’État2 ont signé une convention-cadre concrétisant leur volonté de renforcer la cohérence des actions de surveillance tout au long de la chaîne alimentaire, afin d’en améliorer l’efficacité et de renforcer davantage la sécurité du consommateur.

Un climat de vives tensions

Il est vrai que les attentes étaient fortes en matière de sécurité sanitaire des aliments depuis le scandale de la contamination de poudres de lait infantile par une salmonelle (Salmonella agona) dans une usine Lactalis en décembre dernier3. Le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire menée à la suite de cette affaire, Grégory Besson-Moreau, rappelait d’ailleurs, le 18 juillet, les nombreux dysfonctionnements ayant entaché le rappel des produits infantiles potentiellement contaminés. Et il soulignait l’importance de mettre en place des mesures de contrôle plus strictes à « chacun des maillons » de la chaîne alimentaire, ainsi que de réviser les procédures.

Parmi les 49 propositions du rapport, le contrôle des activités des industriels devrait être accentué, car « l’autocontrôle n’est pas suffisant », indiquait aussi Christian Hutin, président de la commission d’enquête.

De plus, il serait intéressant qu’une police de la santé alimentaire sous la responsabilité du ministère de l’Agriculture, interlocuteur unique dans le cas de crises sanitaires, voit le jour, car actuellement trop de services différents interviennent (répression des fraudes, directions générales de la santé et de l’alimentation).

Le rapport entend aussi trouver des fonds pour garantir une meilleure efficacité des services de l’État, grâce à une nouvelle redevance sur les industriels.

Enfin, concernant la procédure de retrait et de rappel qui s’était avérée défaillante durant la crise Lactalis, plusieurs pistes de révisions à explorer sont suggérées.

Une convention-cadre visant à renforcer l’action collective

C’est donc pour répondre à ces recommandations et éviter qu’un tel scandale ne se reproduise que la SCA est mise en place.

La surveillance épidémiologique des aliments tout au long de la chaîne alimentaire devrait permettre de fournir des informations et des analyses précises et fiables sur la situation et l’évolution des dangers sanitaires, qu’ils soient d’origine biologique (salmonelles et Campylobacter prioritairement) ou chimique, grâce notamment à une étroite collaboration avec les plateformes d’épidémiosurveillance en santé animale et en santé végétale.

Elle contribuera également au développement de systèmes d’information pour l’analyse et le partage de données, à la veille sanitaire internationale et aux actions de communication à destination des parties prenantes et des consommateurs.

1 bit.ly/2MvWe2B.

2 Ministères de la Santé, de l’Agriculture et de l’Économie (DGS, DGAL, DGCCRF), organismes scientifiques nationaux (Anses, Santé publique France, Inra), instituts techniques (Acta et Actia), organisations professionnelles (Ania, CGAD, Coop de France, FCD, Oqualim) et les laboratoires d’analyses (Adilva).

3 bit.ly/2MsyFYp.

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