Comprendre le bien-être des animaux d’élevage - La Semaine Vétérinaire n° 1773 du 24/08/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1773 du 24/08/2018

FORMATION

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON.  

VetAgro Sup, en association avec Oniris, AgroParisTech et l’Inra, propose du 15 octobre au 23 novembre 2018 un cours en ligne sur le bien-être des animaux d’élevage, à destination des étudiants en lien avec les productions animales, des acteurs du secteur de l’élevage, mais également du grand public.

Aujourd’hui, le citoyen se pose de plus en plus de questions sur le bien-être animal. Et la réponse qu’il reçoit est orientée, car elle provient majoritairement de campagnes “chocs” de certaines associations de protection animale », explique Luc Mounier, directeur des formations au campus vétérinaire de VetAgro Sup. Face à ce constat, des enseignants-chercheurs de VetAgro Sup, en partenariat avec Oniris, AgroParisTech et l’Institut national de recherche agronomique (Inra), proposent du 15 octobre au 23 novembre un cours en ligne 1, ou mooc (massive open online course), sur le bien-être des animaux d’élevage.

Objectif : sensibiliser et informer le grand public sur cette question, mais aussi les étudiants des filières en lien avec les productions animales, et les acteurs du secteur d’élevage, comme les vétérinaires ou les ingénieurs agronomes.

« Par ce mooc, nous souhaitions notamment apporter au grand public un éclairage différent sur la question du bien-être animal, souligne Luc Mounier, coordinateur de cette formation en ligne. Nous abordons ainsi les questions de l’évaluation et de l’amélioration du bien-être de la façon la plus scientifique possible, en occultant tout aspect émotionnel. »

Des ressources multiples

Le cours est organisé en trois modules : comprendre le bien-être animal ; l’évaluer en élevage ; l’améliorer. « En pratique, l’inscrit suivra 6 à 7 heures de cours magistraux, répartis en une vingtaine de cours de quinze minutes, précise Luc Mounier. Nous estimons au total un temps de travail personnel de 2 à 3 heures par semaine, sur six semaines. » Outre les cours magistraux, les inscrits auront également accès à des ressources additionnelles, telles que des interviews d’acteurs du secteur de l’élevage, des vidéos d’évaluation du bien-être en élevage de porcs, ou encore des ressources bibliographiques. Si la question du bien-être animal est majoritairement traitée en élevage, un cours se penchera aussi sur le transport et l’abattage des animaux de rente.

« Pour les étudiants vétérinaires, l’intérêt du cours réside dans le fait que la question du bien-être animal est abordée à part entière, à la différence de ce qui est pratiqué dans les écoles qui traitent bien souvent le sujet via différentes disciplines », note Luc Mounier.

Les inscriptions pour ce cours, déployé sur la plateforme de cours en ligne Fun Mooc 2, sont d’ores et déjà ouvertes.

1 Agreenium : https://bit.ly/2MyO89q

2 Fun Mooc : https://bit.ly/2uavolq

LE BIEN-ÊTRE ANIMAL ET LA BIENTRAITANCE, DEUX NOTIONS DISTINCTES

« Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. » Cette nouvelle définition du bien-être animal 1, proposée fin avril par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), sert de fondement au cours en ligne. Pour autant, en pratique, elle ne modifie en rien la façon d’évaluer et d’améliorer le bien-être des animaux d’élevage. « Cette définition différencie le bien-être animal de la bientraitance. En clair, elle montre qu’une évaluation du bien-être passe forcément par le point de vue des animaux et donc qu’il faut les observer, et non pas par la simple vérification des actions de bientraitance mises en place par l’éleveur, explique Luc Mounier, directeur des formations au campus vétérinaire de VetAgro Sup et coordinateur de la formation. Cette démarche est en réalité pratiquée depuis longtemps en élevage. L’éleveur, ou le vétérinaire, commence toujours par examiner l’animal 2 pour voir les améliorations à apporter à son environnement. »
1 Anses : https://bit.ly/2FSCY7f
2 Le bien-être animal s’évalue communément via quatre grands types d’indicateurs : le comportement, la physiologie, la production et la santé.
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