Antibiorésistance, médicaments et bien-être pour les vétérinaires européens - La Semaine Vétérinaire n° 1771 du 06/07/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1771 du 06/07/2018

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA FVE

ACTU

Auteur(s) : KARIN DE LANGE  

150 délégués de 37 pays ont débattu des enjeux de la profession à l’échelon européen.

Les résultats préliminaires du projet Effort1 sur l’écologie, de la fourche à la fourchette, des résistances antimicrobiennes et de leur transfert ont été présentés lors de l’assemblée générale de la Fédération vétérinaire européenne (FVE), qui s’est déroulée les 8 et 9 juin à Bergen (Norvège). Et ils sont sans appel. « Nous arrivons au bout de nos choix et de nouveautés en matière d’antibiotiques. Et aussi petit que le rôle de transfert de résistances entre animaux et l’homme puisse être, nous avons le devoir de réduire davantage notre usage d’antibiotiques. Si nous n’agissons pas maintenant, nos petits-enfants en subiront les conséquences », a alerté Jaap Wagenaar (faculté de médecine vétérinaire d’Utrecht, aux Pays-Bas), coordinateur du projet.

La prescription-délivrance conservée

Rens van Dobbenburgh, vice-président de la FVE, est revenu sur la révision de la législation sur le médicament vétérinaire, dont l’adoption est attendue avant la fin de l’année, avec une entrée en vigueur trois ans après. « La FVE a œuvré de manière incessante depuis plusieurs années pour que certaines formulations soient retenues dans le document final », s’est-il félicité, faisant référence au fait que les ordonnances liées à la santé animale ne puissent être établies que par les vétérinaires (et non plus par des personnes “qualifiées”), aux ventes par Internet limitées aux médicaments délivrables sans ordonnance, au maintien et à la simplification de la cascade (étendue aux pays tiers), au projet de mise en place d’une base de données commune de pharmacovigilance et au maintien de la prescription-délivrance pour les vétérinaires.

Prise de position sur la vidéosurveillance en abattoir

Parmi les dossiers en lien avec le bien-être animal suivis par la FVE : les hypertypes canins (encadré page 11), les chevaux producteurs de gonadotrophine (Pregnant Mare Serum Gonadotropin ou PMSG), la castration et la coupe des queues des porcelets, ainsi que les lapins d’élevage. L’assemblée générale a également adopté, à l’unanimité, la prise de position de l’usage des vidéos de surveillance dans les abattoirs pour veiller à ce que les pratiques soient faites en accord avec les standards de bien-être animal. Toutefois, la vidéosurveillance « ne peut, en aucun cas, remplacer les inspections par les vétérinaires officiels ou en réduire le nombre ».

Formation universitaire et permanente

« L’enseignement vétérinaire européen est désormais reconnu pour son assurance qualité ». Yngvild Wasteson, représentante de l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV), a confirmé que cette dernière est désormais membre à part entière de l’Association européenne pour la garantie de la qualité dans l’enseignement supérieur (ENQA). Elle a également annoncé que Stéphane Martinot (Lyon, France) avait été élu nouveau président de l’AEEEV (2018-2020). Des établissements non-européens peuvent désormais en devenir membres affiliés.

« La formation permanente professionnelle est essentielle pour la qualité du service vétérinaire », a rappelé Andrew Robinson, vice-président de la FVE, en présentant la prise de position reconnaissant son importance. La Fédération recommande ainsi une approche qui préconise l’assurance qualité, la mise en place d’un comité national de la formation continue et l’utilisation d’unités de mesure pour calculer les crédits. Elle préconise aussi la standardisation de programmes de cette formation, idéalement via VetCEE2.

1 effort-against-amr.eu.

2 Veterinary continuous education in Europe.

ENCHIFFRE

3 877C’est le nombre de titulaires d’un diplôme de collège européen (27 collèges pour 40 spécialités), exerçant dans 57 pays.

PRISE DE POSITION SUR LE BIEN-ÊTRE CANIN

Le document de prise de position1 sur l’élevage éthique des chiens, corédigé par la FVE et la Fecava, a été adopté unanimement par l’assemblée générale. « Des traits phénotypiques exagérés, poussés par la mode et la demande du consommateur, peuvent avoir un impact néfaste sur la santé et le bien-être des animaux », a rappelé Monique Megens, représentante de la Fecava dans le groupe de travail UEVP2/FVE du bien-être animal. « En tant que vétérinaires, nous devons répéter que les critères de sélection les plus importants sont le bien-être et la santé des chiens. Il est temps d’agir ! » Elle a également annoncé la réunion du 26 juin au Parlement européen consacrée à l’élevage extrême, coorganisée par la FVE, la Fecava et l’Alliance européenne du chien et du chat.
1 bit.ly/2INQGK6.
2 Union européenne des vétérinaires praticiens.
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