À quoi ressemblera la médecine vétérinaire en 2030 ? - La Semaine Vétérinaire n° 1771 du 06/07/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1771 du 06/07/2018

FORUM

@... VOUS !

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO 

DES POSTES PLUS SPÉCIALISÉS

Avec un centre hospitalier vétérinaire (CHV) par département, leur développement devrait atteindre un équilibre. Les CHV deviendront les centres de référés principaux. Les vétérinaires seront, pour la majorité, rattachés à trois ou quatre grands groupements d’intérêt économique (GIE) nationaux, avec une identité visible liée a des services communs. Par ailleurs, le client aura la possibilité de prendre rendez-vous en ligne ou au standard. Le développement de la télémédecine permettra d’orienter les clients vers tel ou tel spécialiste. De nombreux patients seront connectés et leurs données seront disponibles en suivi à la clinique, avec le déclenchement d’alerte à l’attention du personnel médical. Au sein de la structure vétérinaire, on trouvera des postes plus spécialisés : secrétaire médicale, infirmière vétérinaire, vétérinaire, gestionnaire/responsable ressources humaines. Les vaccins seront réalisés par les infirmières vétérinaires avec transfert vers le vétérinaire en cas de difficulté. Aussi, la vente de médicaments ne sera plus dévolue aux vétérinaires mais uniquement aux pharmaciens ou à des sites internet certifiés. Cela sera compensé par une augmentation des services à la clientèle. Enfin, la formation des vétérinaires aux médecines complémentaires sera indispensable pour pouvoir fournir les traitements nécessaires à ces élevages qui seront certifiés bio et éthique.

Laurent LACOUTURE

NOUS SERONS DAVANTAGE CONNECTÉS

En 2030, la médecine vétérinaire sera davantage connectée. Les consultations se feront à distance, par le biais de la télémedecine, par exemple. Ces nouveaux outils changeront fortement la relation du vétérinaire avec ses clients. Puis, la façon de soigner évoluera également. Nous devrons développer une médecine en phase avec l’être vivant. Les praticiens adopteront une approche plus holistique de la santé animale, afin de considérer le patient animal dans sa globalité. Il y aura donc moins de médication et nous ferons de moins en moins appel aux traitements les plus invasifs. Cette orientation laissera une grande place aux médecines dites complémentaires. Par ailleurs, nous serons amenés à valoriser davantage la médecine préventive.


Isabelle PORTEOUS

LA MÉDECINE DE DEMAIN SERA “4P”

La médecine des “4P” (personnalisée, préventive, prédictive et participative) sera la médecine vétérinaire de demain. En effet, la digitalisation des interactions avec les clients et le monitoring électronique à distance des animaux de compagnie révolutionneront la médecine vétérinaire. La gestion médicale des animaux de rente via les objets connectés est déjà plus mature pour des troupeaux entiers. Les outils d’aide au diagnostic et au pronostic seront plus développés d’ici 2030, notamment via la télémédecine. Ils deviendront indispensables aussi bien dans la relation client, avec une hyper-personnalisation des interactions, que dans le suivi médical, avec des soins et des traitements plus poussés et adaptés pour chaque animal. Le logiciel métier deviendra ainsi l’outil le plus important de la clinique. Il collectera et organisera toutes les données venant des clients et de leurs animaux. Des intelligences artificielles analyseront ces informations en temps réel pour assister le vétérinaire dans sa démarche clinique et les ASV dans la relation client. En médecine humaine, des articles traitent déjà de la façon dont les médecins pourront bientôt être “holoportés” chez leurs patients via leur hologramme. Cette technologie pourrait être accessible aux vétérinaires d’ici 2030 et participer à résoudre le manque de vétérinaires dans certaines zones.

Grégory SANTANER
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