Les nouveaux défis de la reproduction bovine pour les vétérinaires - La Semaine Vétérinaire n° 1769 du 22/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1769 du 22/06/2018

RÉFLEXION

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE  

L’assemblée générale de l’Association vétérinaire française de reproduction assistée et de transfert embryonnaire (Avfrate) a été l’occasion d’évoquer la transformation des élevages et le rôle des praticiens dans ce contexte.

L’Association vétérinaire française de reproduction assistée et de transfert embryonnaire (Avfrate) a été créée il y a environ 15 ans par des vétérinaires praticiens spécialisés en reproduction bovine, pour défendre les équipes vétérinaires indépendantes de transfert embryonnaire.

L’assemblée générale du 23 mai a été l’occasion de dresser un bilan des dernières actualités en reproduction bovine. L’attention a été plus particulièrement portée sur une thèse récente qui s’intéresse aux perspectives de prédiction des performances de reproduction et au dosage du taux d’hormone antimüllerienne (AMH)1. Les schémas de production d’embryon par fécondation in vitro et à la suppression des implants comme dispositif progestagène en faveur des dispositifs intravaginaux ont aussi été évoqués.

Un état des lieux de la gestion de la reproduction en élevage (nouveautés et évolution des pratiques de reproduction terrain) a ensuite été dressé par les différents intervenants ouvrant la place à un débat.

Le suivi de reproduction en élevage, né dans les années 1980 à partir du plan d’action vétérinaire intégré de reproduction (Pavir) développé par des vétérinaires praticiens, présente, après 30 ans d’existence, selon les membres de l’association, un certain essoufflement. En effet, ils constatent une banalisation du concept par d’autres intervenants non vétérinaires (tels que les organisations professionnelles agricoles) progressive. Dans leur pratique au quotidien, peu de vétérinaires dépassent le stade du suivi de reproduction classique. Or, le vétérinaire praticien a toute sa place pour se positionner comme un acteur clé dans le contexte actuel. En effet, l’élevage se transforme et les enjeux évoluent : les effectifs des troupeaux sont de plus en plus importants, les éleveurs sont de mieux en mieux formés et informés, et le contexte économique est davantage fluctuant. Face à tout cela, le vétérinaire doit aborder la reproduction avec de nouvelles armes et de nouveaux principes. Il peut ainsi intégrer le suivi de troupeau “classique” dans une notion de “maintenance” de troupeau beaucoup plus large, aborder la reproduction avec une nouvelle vision qui intègre une meilleure prise en compte de la physiologie et des techniques de reproduction individuelles, et enfin avoir une approche économique et génétique différente. C’est le défi que souhaite relever l’Avfrate en proposant une nouvelle approche de la reproduction dans son concept et dans la pratique (insémination artificielle et transfert embryonnaire “thérapeutique’’). Par ailleurs, l’association prévoit de reprendre l’animation dans le domaine de la reproduction professionnelle, faite auparavant par l’Association européenne de recherche animale (Aera) et la commission reproduction de la SNGTV, avec le lancement à l’automne d’un cycle de réunions alliant de la théorie et de la pratique pour présenter une nouvelle vision de la reproduction : « Le suivi de repro et après… ? »

1 Blanc Élodie. « Développement d’un immunodosage de l’hormone antimullérienne chez les bovins - Exploitation d’un biomarqueur pour évaluer les performances de reproduction ». Thèse de doctorat vétérinaire, VetAgro Sup, 2018.

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