Comment créer et animer une page web - La Semaine Vétérinaire n° 1768 du 14/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1768 du 14/06/2018

COMMUNICATION

ÉCO GESTION

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Hélène Villarroya, fondatrice d’Adévet, donne les clés pour réussir sa communication sur Internet au moyen d’un site et d’une page Facebook professionnelle. Définir une ligne éditoriale et travailler son référencement apparaissent comme deux préalables nécessaires pour communiquer sur le Web.

Dans le cadre de l’édition 2018 des journées nationales des groupements techniques vétérinaires (GTV), qui s’est déroulée du 16 au 18 mai à Nantes (Loire-Atlantique), Hélène Villarroya, fondatrice d’Adévet1, société spécialisée dans le développement des entreprises vétérinaires, a donné une conférence sur la communication numérique, qui passe aujourd’hui principalement par le site internet et une page Facebook professionnelle. Ces deux outils permettent d’atteindre quatre objectifs : faire savoir, c’est-à-dire améliorer la visibilité de sa structure ; faire aimer, en créant un attachement avec ses clients ; faire venir, en mettant en avant les atouts de son établissement ; et enfin faire agir, en publiant des informations sur des sujets spécifiques, qui conduisent les clients à solliciter leur praticien plus souvent. Pour autant, avant de se lancer sur la Toile, tout un travail de brainstorming est nécessaire. Une page Facebook sera-t-elle utile pour mes échanges avec mes éleveurs ? Cette page me servira-t-elle à proposer des services additionnels à ma clientèle ? ou simplement à travailler l’image de ma structure ? Autant d’exemples de questions auxquelles devra répondre tout praticien. De plus, la conférencière estime nécessaire d’être convaincue de l’utilité d’une page Facebook, sinon, à son sens, inutile de la créer. Au final, l’important est de bien garder à l’esprit que ces outils rentrent dans une stratégie globale de communication d’entreprise.

Choisir son support de communication

« Avoir un site internet et une page Facebook n’est pas une obligation », explique Hélène Villarroya. Ces outils entrant dans une stratégie globale de communication d’entreprise, le choix de l’un, de l’autre ou des deux dépendra donc des objectifs que l’on se fixe. Le site internet est d’abord, en quelque sorte, une carte de visite de l’établissement (adresse, horaires, équipements, etc.). Il permet aussi de développer sa visibilité, car le lien du site peut se retrouver sur des sites externes (annuaires, sites de mairies, sites des professionnels animaliers, etc.), potentiellement d’intérêt pour le client. Il offre également la possibilité de toucher les personnes non connectées aux réseaux sociaux. Enfin, il peut proposer des services complémentaires aux clients, tels que la prise de rendez-vous ou la boutique en ligne. La page Facebook donne, quant à elle, une image de proximité à la structure, et permet d’interagir avec ses abonnés. Par exemple, il est possible de créer un groupe, public, fermé ou secret2, intégrant des personnes ayant des intérêts communs. « Pourquoi ne pas créer un groupe secret avec ses clients éleveurs, pour échanger autour de thématiques bien précises », ajoute la conférencière.

Définir une ligne éditoriale

Passée cette première étape de réflexion, commence le travail de construction de sa ligne éditoriale, notamment pour sa page Facebook. « Il conviendra de définir les grands axes sur lesquels on souhaite communiquer. Par exemple, est-ce que l’on veut faire passer le message global de l’amour des animaux, du service rendu aux clients ou encore de notre fonction d’experts ? Pour chacune des thématiques identifiées, on définira alors des sous-thèmes correspondant en fait à des éléments de preuve pour nos clients. Pour “l’amour des animaux”, on pourrait avoir comme sous-thème : “attac h é à mes patients”, “savoir les écouter et les comprendre” ou encore “partager ma vie avec eux”. Hélène Villarroya conseille d’appliquer la règle journalistique des “5 W” pour définir ses sous-thèmes. Cette dernière repose sur le fait que tout article doit répondre aux “5 W” : what ? Who ? Where ? When ? Why ? Ou, en français : quoi ? Qui ? Où ? Quand ? Pourquoi ? « Il est utile de consacrer un classeur pour ranger les fiches définissant nos sous-thèmes. » À noter que ces derniers peuvent aussi être liés à l’actualité (par exemple, pour la période de Noël) ou plus simplement à des situations amusantes prises sur le vif. Une fois la ligne éditoriale définie, il convient également de réfléchir au visuel, en particulier pour le site internet. « Le visuel correspond aux éléments de la charte graphique, tels que le logo. Il doit avoir sa propre personnalité. » Outre ces éléments de “décor”, une photothèque de qualité n’est pas à négliger, en mettant plutôt en avant des clichés en situation réelle.

Une page ou un groupe Facebook selon l’activité clinique

En général, les structures vétérinaires privilégient la création d’une page Facebook, l’objectif étant notamment de “recruter” de nouveaux clients. Néanmoins, selon la conférencière, pour une structure avec une activité mixte majoritairement rurale, un groupe fermé est tout aussi efficace pour discuter de professionnel à professionnel.

Pour créer une page, il peut être intéressant d’ouvrir un profil Facebook professionnel (Dr vétérinaire), puis d’ajouter ses clients comme amis. Dans un second temps, on pourra convertir son profil en page, les amis devenant ainsi directement des “fans” de la page professionnelle de la structure. Plus simplement, il est possible de créer directement une page Facebook, soit à partir de son profil personnel, soit à partir d’un profil “Dr vétérinaire”, créé spécialement pour cela, ce qui laissera la possibilité de devenir ami plus tard avec des clients ou partenaires, sans pour autant qu’ils aient accès à sa vie privée.

Travailler son référencement avec son site internet

Pour créer un site internet, il est utile et peu cher de déposer un nom de domaine (autour de 10 € par an pour l’achat de l’URL3), en l’associant avec la création d’adresses e-mails spécifiques. Par la suite, il est possible d’acheter une maquette de site (template), ou de la créer “manuellement” via un système de gestion de contenu (WordPress, Wix, etc.), gratuit avec abonnement mensuel pour éviter les bannières publicitaires. Il reste aussi l’option de prestataires extérieurs. Il faut compter environ 500 € HT pour des maquettes prédéfinies, entre 1 000 et 1 500 € HT pour un site sur mesure, voire plusieurs milliers d’euros pour une agence web qui développera des fonctionnalités spécifiques. En outre, si le contexte concurrentiel est marqué, il convient de travailler le référencement de son site. Plusieurs astuces pour remonter dans les résultats de recherche et améliorer ainsi son référencement naturel : utiliser des mots-clés dans les titres, le corps du texte, les zones de description des images ; ajouter des liens internes surtout sur des mots-clés ; multiplier les liens externes, par exemple sur Google My Business, les annuaires, les sites d’actualités locales et d’experts, etc. De plus, il est essentiel d’opter pour un site internet “responsive”, qui s’adapte aussi bien à la consultation sur ordinateur qu’à une recherche sur mobile. Ces dernières étant de plus en plus nombreuses, l’algorithme de référencement de Google va privilégier ces sites-là, qui offrent une navigabilité plus agréable. « Un mot-clé n’est pas forcément un mot , mais cela peut être une expression comme “véto sympa pour les chats” », souligne Hélène Villarroya. Il peut être utile de demander à ses clients quels mots-clés ils utilisent lorsqu’ils procèdent à une recherche Google. » Par exemple, si une page présente plus le mot “équipe” que “vétérinaire”, alors que les propriétaires tapent généralement le mot “vétérinaire”, cette page sera moins bien référencée. « La dernière possibilité est d’utiliser le référencement payant, Google AdWords, pour apparaître tout en haut des recherches dans le bandeau réservé aux liens sponsorisés. Il s’agit d’un système d’enchères pour lequel vous êtes facturé à chaque clic et le budget à prévoir est d’environ 40 par mois », conclut la conférencière.

1 Adevet.com et Communication.adevet.com.

2 Un groupe public est librement accessible à tous les inscrits à Facebook. Le groupe fermé apparaît dans le moteur de recherche, mais son contenu n’est accessible qu’à ses membres. Le groupe secret n’apparaît même pas dans le moteur de recherche.

3 Uniforme resource locator ou localisateur universel de ressource : adresse web du site (par exemple, ).

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