Abord de la maladie de Cushing - La Semaine Vétérinaire n° 1768 du 14/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1768 du 14/06/2018

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : MARINE NEVEUX 

La maladie de Cushing est liée à une hyperplasie ou à un adénome de la pars intermedia de l’hypophyse. Le taux élevé de cortisol dans le sang et celui d’autres peptides vont alors être responsables de la fourbure et de l’hypertrichose. C’est une affection fréquente chez le cheval âgé.

Physiopathologie

L’hypothalamus contrôle l’hypophyse, qui a un contrôle sur les glandes surrénales. Quand tout va bien, la dopamine a un effet inhibiteur sur l’hypophyse, et lors de forte production de cortisol, il y a un rétrocontrôle qui va réguler.

La maladie de Cushing est une maladie neurodégénérative, avec perte de contrôle inhibiteur dopaminergique de l’hypothalamus sur l’hypophyse.

La prévalence se situe entre 15 et 40 % chez les équidés de plus de 15 ans. Environ un quart de la population de plus de 16 ans est concernée par la maladie de Cushing et l’affection est sous-diagnostiquée. Si l’on considère que 25 % de la population a plus de 15 ans, le praticien est amené à rencontrer deux à quatre cas par écurie.

Signes cliniques

Le premier signe d’appel est souvent la fourbure, car il est grave. 90 % des fourbures sont liées à une endocrinopathie (maladie de Cushing, syndrome métabolique équin). 50 à 80 % des chevaux atteints de la maladie de Cushing présentent une fourbure. 30 à 70 % de ceux ayant une fourbure ont contracté cette maladie.

Toutes les infections récidivantes doivent aussi attirer l’attention. L’hypercortisolémie permanente va induire une immunodépression. L’apathie et les troubles du comportement touchent aussi les équidés atteints de cette maladie. Lorsque les chevaux sont placés sous traitement, l’amélioration du comportement est d’ailleurs un des premiers constats.

Autres signes cliniques : trouble de la mue, amaigrissement, ventre pendulaire, polyuro-polidipsie (PUPD), distribution anormale des masses graisseuses, dysfonction du système nerveux central, tendinite du suspenseur du boulet.

Des signes nerveux peuvent survenir quand l’hyperplasie est marquée et appuie sur d’autres structures (cécité, par exemple).

Diagnostic et traitement

Le dosage sanguin de l’adrénocorticotrophine (ACTH) est facile à mettre en œuvre et fiable. Il est plus discriminant l’automne. Si le test est négatif, il mérite d’être réitéré en automne. Le défi diagnostique est d’identifier les cas débutants, avec l’objectif de la mise en place précoce du traitement.

La suspicion de maladie de Cushing doit être effectuée sur tout cheval présentant une fourbure, et ne répondant pas à un traitement approprié d’une maladie infectieuse.

Le traitement fait appel au pergolide (Prascend®). La dose initiale est de 2 μg/kg de poids vif, une fois par jour. C’est un traitement à vie. C’est une maladie évolutive, donc il sera peut-être nécessaire d’augmenter les doses. Un ajustement individuel de la posologie est possible. La posologie peut être augmentée par palier de 0,5 mg (un demi comprimé) toutes les 4 à 6 semaines. La majorité des chevaux sont stabilisés à la dose initiale.

La réponse clinique au traitement est intéressante et visible par le propriétaire, avec une amélioration de la qualité de vie et de l’espérance de vie.

Sophie Paul–Jeanjean Responsable technique équin France du laboratoire Boehringer Ingelheim. D’après la présentation faite le 17 mai lors des journées annuelles de la SNGTV à Nantes (Loire-Atlantique).

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