Comment remplir le formulaire de demande d’antibiogramme ? - La Semaine Vétérinaire n° 1767 du 08/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1767 du 08/06/2018

DÉCRYPTAGE

DÉCRYPTAGE

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

Grâce aux résultats de l’antibiogramme, le vétérinaire peut orienter son choix de traitement afin de l’adapter au mieux au cas de l’animal. Pour obtenir un résultat fiable et rapide, il est nécessaire de transmettre au laboratoire une demande d’analyse qui soit exploitable. Décryptage.

L e décret du 16 mars 2016 relatif à la prescription et à la délivrance des substances antibiotiques d’importance critique en médecine vétérinaire (complété ensuite par l’arrêté du 18 mars 2016) prévoit qu’un antibiotique critique ne peut être prescrit sans un examen bactériologique. Ce dernier doit démontrer la sensibilité à l’antibiotique de la souche bactérienne identifiée comme étant la cause de l’infection. Par conséquent, la prescription d’un antibiotique d’importance critique est notamment conditionnée par la réalisation préalable d’un examen clinique effectué par le vétérinaire prescripteur ou dans le cas d’un examen nécropsique. L’échantillon est prélevé sur un ou plusieurs animaux vivants ou morts. Des dérogations sont prévues si « des résultats d’examens complémentaires effectués depuis moins de trois mois pour le même animal ou des animaux du même stade physiologique pré sents sur le même site et pour la même af fection ont été portés à sa connaissance ».  Autre exception, il sera permis au vétérinaire de prescrire un antibiotique critique  « avant connaissance des résultats des examens complémentaires lorsqu’il s’agit d’un cas aigu d’infection bactérienne pour laquelle un traitement avec d’autres familles d’antibiotiques serait insuffisamment efficace ». Le vétérinaire aura ensuite quatre jours pour adapter sa prescription en fonction des examens effectués. Pour plus d’efficacité, il est recommandé de transmettre une demande d’analyse la plus claire et précise possible. Dans tous les cas, les résultats d’examens et d’analyses sont à conserver cinq ans.

Un bon prélèvement

Afin d’optimiser l’efficacité d’un antibiogramme et connaître la sensibilité d’une bactérie vis-à-vis d’un antibiotique, il est nécessaire de réaliser le plus en amont possible le prélèvement biologique à l’aide d’un matériel stérile, et ce avant tout traitement antibiotique. L’échantillon (prélèvement cutané, prélèvement auriculaire, sang, prélèvement urinaire ou encore biopsie) doit être adéquat. La quantité du prélèvement varie en effet selon la nature de l’échantillon. La fraîcheur des ponctions est primordiale afin d’optimiser la fiabilité des résultats et la qualité des soins. Il est en général préconisé de conserver l’échantillon à une température supérieure à 4 °C pendant moins de deux jours. Si une conservation plus longue est envisagée, la congélation est possible selon le prélèvement. Une fois prélevé, l’échantillon doit être transmis dans les meilleurs délais au laboratoire compétent.

Des commémoratifs indispensables

Pour qu’une demande d’analyse soit traitée efficacement par un laboratoire, elle doit contenir des informations indispensables. Elles doivent être renseignées dans la demande d’analyse. Il est nécessaire d’indiquer l’âge, l’espèce et les traitements antérieurs s’ils sont préventifs ou curatifs. Puis les symptômes cliniques, à savoir s’il s’agit notamment de symptômes respiratoires ou encore neurologiques. Concernant le prélèvement, la date de celui-ci et la durée de l’épisode clinique doivent être indiquées, de même que le mode de conservation (échantillon congelé ou pas). Il est important de renseigner les commémoratifs afin de simplifier l’analyse. En résumé, une demande comporte les coordonnées complètes du demandeur et du payeur, la nature, le nombre et l’identification des prélèvements, la date du prélèvement ou de la mort, le mode de prélèvement, la date de la demande, l’identité du vétérinaire ou de son représentant. Par ailleurs, la mention du vétérinaire traitant est recommandée afin que les résultats d’analyses lui soient transmis. Des commémoratifs utiles (signe clinique, traitements utilisés, vaccinations, taux de mortalité, taux de morbidité…) peuvent être utiles. Il est aussi important que le formulaire soit complété aussi soigneusement et lisiblement que possible, sans rature ni surcharge et sans correcteur blanc. En général, les laboratoires proposent une fiche de demande type mise à la disposition des vétérinaires. Il est recommandé d’utiliser les formulaires fournis par le laboratoire. Ces documents sont parfois disponibles en ligne. Selon les laboratoires, le formulaire peut être envoyé avec le prélèvement ou séparément, soit par mail ou encore par fax lorsque cela est possible. 

Sources :

- eucast.org.

- Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Resapath), bilan 2016.

- Journée “Antibiothérapie, Antibiorésistance - Bilan et perspectives en médecine vétérinaire”, du 24 mai 2018, atelier “Le laboratoire, mon quotidien”.

- Myriam Ogier, chef de service santé animale, laboratoire départemental d’analyses (LDA 53).

Pour en savoir plus :

« L’antibiogramme en questions-réponses », La Semaine Vétérinaire n° 1680 du 24/6/2016, pages 48 et 49.

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