Les antiparasitaires, leader du marché des médicaments pour ruminants en France - La Semaine Vétérinaire n° 1766 du 01/06/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1766 du 01/06/2018

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

L’évaluation des marchés des antiparasitaires pour ruminants (APR) en France et dans quatre autres pays européens (Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et Espagne) donne un éclairage à un instant précis sur les pratiques de terrain, même si les données liées à certaines molécules sont partiellement accessibles.

La France détient le premier cheptel bovin d’Europe, avec plus de 19 millions de têtes (pour 53 millions au total), et l’Angleterre le premier cheptel ovin. D’après l’Association interprofessionnelle d’étude du médicament vétérinaire (AIEMV), le marché des médicaments pour bovins représente 29 % de celui de la santé animale en France. De plus, les APR constituent 31,8 % du marché global ruminants en France, devant les vaccins (21,6 %), ce qui est largement supérieur aux autres pays (17 % en moyenne). Ce marché est ainsi d’importance économique dans le duo éleveur-praticien.

Concernant les endectocides, ils représentent 22 % du marché global ruminants, et environ 70 % de celui des APR. La voie d’administration la plus utilisée pour les endectocides est le pour on (70 % en France, 90 % en Allemagne).

Les traitements contres les trématodes correspondent à un peu plus de 10 % du marché des APR en France et en Grande-Bretagne, mais cette part est seulement de 5 % en Italie. Le marché des anticoccidiens, quant à lui, représente plus de 10 % de celui des APR en France et en Italie et est bien supérieur à celui des autres pays. Ces résultats variables ouvrent la discussion sur l’utilisation de meilleurs diagnostics rapides, pour une meilleure objectivation de la présence de trématodes et d’Eimeria. Enfin, alors que les benzimidazoles atteignent 9,2 % des APR utilisés en France, ils tombent à 5 % en Allemagne, et augmentent beaucoup en Grande-Bretagne (14,3 %) et en Italie (12,6 %). Leur emploi est ainsi également très variable et parfois mésestimé.

Les données régulièrement communiquées par l’AIEMV seraient des informations factuelles et intéressantes à intégrer dans la concertation entre scientifiques et autorités, qui aboutirait à un consensus dans l’utilisation raisonnée des APR.

Bertrand Eon Société Eon Biologie Conseil à Paris. Article rédigé d’après une présentation faite lors du colloque “Utilisation raisonnée des antiparasitaires à l’horizon 2020-2025” de la SNGTV à Paris, le 14 novembre 2017.

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