Que vous apportent les réseaux sociaux vétérinaires ? - La Semaine Vétérinaire n° 1765 du 25/05/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1765 du 25/05/2018

FORUM

@... VOUS !

Auteur(s) : CLÉMENTINE KERVINIO 

SOLIDARITÉ ET SOUTIEN SUR UN GROUPE TRÈS FERMÉ

Je trouve beaucoup de soutien auprès d’un groupe Facebook qui réunit exclusivement des femmes vétérinaires. La cinquantaine de membres sont triés sur le volet grâce à un système de “marrainage”. Nous sommes toutes des femmes blessées par la vie, mais très combatives. Nos profils sont variés : femmes seules en clinique, spécialistes renommées, expertes judiciaires, salariées, itinérantes et membres d’associations diverses… Il existe une grande réactivité lors d’une demande face à un cas clinique compliqué. Nous laissons la part belle à l’humour un peu décalé, qui fait notre force. Nous avons pris l’habitude de nous concerter pour certaines réflexions importantes en cas de changement d’orientation professionnelle ou personnelle. À l’origine, beaucoup d’entre nous se connaissaient déjà, le réseau en ligne nous a permis de renouer contact ou d’approfondir nos liens amicaux. Je ne m’intéresse plus aux publications des groupes Facebook VDM-vétérinaire et Les vétos ne sont pas des pigeons !, car j’y trouvais trop d’agressivité. Les discussions houleuses n’y avancent pas, certains veulent imposer leurs points de vue et personne ne s’intéresse à la personnalité propre de chacun. Nous sommes loin de notre cocon de bienveillance. J’y lisais aussi beaucoup de témoignages misogynes, qui me choquent.


Gaëlle Dugenetet

J’AIME M’IMPLIQUER DANS CES OUTILS DE COMMUNICATION

Le groupe Facebook Les vétos ne sont pas des pigeons !, dont je suis administratrice, a été créé en 2013 au moment du risque de découplage de la prescription-délivrance des médicaments vétérinaires : c’était un moyen d’apporter des informations rapides en s’adressant à un maximum de confrères pour organiser la manifestation et transmettre des informations vérifiées. Ce groupe reste très actif avec plusieurs milliers de membres et sert à partager des informations importantes et à lancer des alertes sur les sujets épineux de la profession. J’aime la rapidité des échanges dans ce type de groupes. Cela peut s’avérer dangereux, mais avec un peu de recul et de maturité, j’estime que cela peut se montrer aussi positif. Ces groupes permettent de communiquer avec des confrères qu’il serait impossible de rencontrer autrement. Une certaine confraternité est retrouvée et les liens dans la profession sont renforcés à travers de l’entraide, du partage d’informations, d’astuces et d’expériences entre vieux geeks et plus jeunes ! Par ailleurs, je suis en fin de mandat au bureau de l’association Vetonet, précurseur des échanges par Internet il y a 20 ans, qui se modernise en créant un site de formation participatif Vetosapiens. Également conseillère ordinale depuis mai 2017, je participe à la commission communication digitale de l’Ordre.

Sabine Arbouille

CONVIVIALITÉ ET LIEN AVEC LA PRATIQUE

Ma décision de créer le groupe CDM vétérinaire sur Facebook remonte à l’époque où j’exerçais en clientèle, car j’avais besoin de recueillir l’avis de confrères sur mes cas compliqués et que j’ai supposé ne pas être la seule dans ce cas-là. Le groupe a pris de l’ampleur car il répondait à une réelle demande. Je fais partie des modérateurs et nous veillons notamment à l’absence de critiques négatives dans les réponses. Chacun doit se sentir libre de demander des conseils sans redouter d’être jugé dans sa démarche. Lorsqu’un membre se révèle non confraternel ou agressif, nous le prévenons, puis l’excluons si besoin. Les groupes VDM, VDB et Les vétos ne sont pas des pigeons ! m’intéressent également : ils sont conviviaux et ont pour objectif d’aider les vétérinaires à relâcher la pression ou à obtenir des informations de législation. Je lis malheureusement de plus en plus de cas de lynchage de confrères ou de consœurs par des clients ; il me semble que c’est un fléau qui s’accentue. Personnellement, j’essaye d’apporter mon expérience de reconversion, mais également d’ancienne praticienne, ce qui me permet de garder un lien avec l’exercice en clientèle. Certaines discussions animées permettent de réaliser qu’il existe un conflit générationnel, mais, dans l’ensemble, la confraternité est de mise.

Marlène Lacreusette
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