Les députés néerlandais reçoivent une pétition contre l’élevage des designer cats - La Semaine Vétérinaire n° 1765 du 25/05/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1765 du 25/05/2018

PROTECTION ANIMALE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA  

Une association de protection animale s’élève contre la sélection de chats à conformation extrême.

Une pétition de l’association de protection animale néerlandaise Dier en Recht (animal et droit) contre l’élevage des designer cats a été présentée à la Chambre basse le 17 avril dernier. Dier en Recht souhaite ainsi sensibiliser les députés aux préoccupations des défenseurs de la cause animale et des vétérinaires liées à l’élevage de chats à la morphologie extrême, comme le bambino sphinx, le foldex ou le napoleon fold. Le bambino sphinx, croisement entre un munchkin et un sphinx, avec ses courtes pattes l’empêchant de chasser, ne peut exprimer son comportement naturel et sa peau nue est très sensible au soleil. Le foldex et le napoleon fold ont des museaux extrêmement courts entraînant des problèmes respiratoires.

Une loi non appliquée

La réglementation définissant les obligations des détenteurs d’animaux mentionne, depuis 2014, que les transmissions de troubles héréditaires graves et de maladies qui peuvent survenir dans la descendance, ainsi que de caractéristiques externes chez les descendants qui ont des effets nocifs sur le bien-être ou la santé doivent être évitées1. Cependant, selon Dier en Recht, l’élevage de ces designer cats est plus que jamais en vogue. Avec cette pétition signée par 15 895 amateurs de chats avisés, l’association dénonce l’inertie du gouvernement et lui demande expressément de faire appliquer la loi. À la suite de la diffusion d’un reportage télévisé sur ce problème en décembre dernier, le ministère de l’Agriculture avait déclaré que cette loi est difficile à appliquer, car il est juridiquement délicat de montrer qu’un éleveur a tout fait pour prévenir les problèmes héréditaires ou les caractéristiques physiques néfastes. Pour pallier cette difficulté, l’État est en train d’élaborer une liste de critères sur laquelle les autorités compétentes pourront s’appuyer pour s’assurer que l’éleveur respecte la loi. Le ministère rappelait aussi la nécessité pour le futur acquéreur de s’informer sur les problèmes de santé de certaines races.

Les vétérinaires mobilisés

Fin novembre 2017, la KNMvD, l’Ordre des vétérinaires néerlandais, avait aussi tiré la sonnette d’alarme à propos de la popularité croissante de certaines races de chiens et de chats à museaux très courts. Ces caractéristiques morphologiques à l’origine de graves problèmes respiratoires sont pour la KNMvD une violation majeure du bien-être animal. La législation n’ayant pas toujours un effet suffisant, l’Ordre préconisait d’éviter l’achat de telles races ou du moins que les futurs acquéreurs soient informés des éventuels problèmes héréditaires. L’Ordre appelait aussi les éleveurs à travailler de façon éthique, comme l’impose la réglementation, en s’appuyant sur les conseils des vétérinaires afin d’élever des animaux en bonne santé. Les éleveurs sont en mesure d’influencer positivement la santé et le bien-être de la prochaine génération d’animaux par le choix judicieux de leurs reproducteurs.

1 bit.ly/2wYXsfx.

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr