Le chlorure de sodium désormais soumis à prescription - La Semaine Vétérinaire n° 1765 du 25/05/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1765 du 25/05/2018

MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL 

Après le glucose injectable, le chlorure de sodium passe sur prescription vétérinaire.

Le sucre… et maintenant le sel. Un arrêté1 publié le 18 mai au Journal officiel classe officiellement le chlorure de sodium sur la liste I des substances vénéneuses. Conséquence importante pour le praticien, les solutés de chlorure de sodium passent sur prescription vétérinaire obligatoire, quand bien même ces derniers seraient perfusés par un vétérinaire aux animaux qu’ils soignent. Une nouvelle obligation pour le praticien, qui devra rédiger une ordonnance remise ensuite au propriétaire de l’animal. Elle concerne les animaux de compagnie et ceux dont la chair ou les produits sont destinés à la consommation humaine, même si le temps d’attente est égal à zéro. En janvier dernier, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) – adossée à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) – s’était prononcée en faveur de ce classement en expliquant que cette « obligation d’une prescription vétérinaire est cohérente avec les indications et le mode d’administration de ces médicaments vétérinaires » 2.

Une ordonnance obligatoire

L’Anses-ANMV a été saisie le 3 janvier dernier par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour un avis sur un projet d’arrêté portant inscription notamment du chlorure de sodium (NaCl) sur la liste des substances vénéneuses. Tout comme le glucose injectable, il s’agit d’un classement qui concerne à la base la santé humaine. Le projet d’arrêté prévoyait en effet de classer le chlorure de sodium administré par voie injectable dès lors que toute administration parentérale en médecine humaine doit être soumise à prescription médicale obligatoire préalable. L’application de cette obligation en médecine vétérinaire peut paraître contreproductive. Pour autant, le praticien n’aura pas d’autre choix que de respecter cette nouvelle réglementation. Il sera ainsi tenu de rédiger une ordonnance après avoir examiné l’animal sur lequel le produit est administré. Il devra ensuite la remettre au propriétaire de l’animal. À noter que le praticien devra inscrire lisiblement sur l’ordonnance des mentions telles que les nom, prénom et adresse du vétérinaire, son numéro national d’inscription au tableau de l’Ordre et sa signature, ainsi que les nom, prénom ou la raison sociale et l’adresse du détenteur des animaux, la date de la prescription, l’identification des animaux, la voie d’administration, etc. Cette obligation vaut aussi pour l’éleveur d’animaux de rente, qui est autorisé à réaliser certains actes de médecine vétérinaire. Une ordonnance pourrait également être remise par le vétérinaire à l’éleveur dans le cadre du suivi sanitaire permanent.

Les solutés concernés

Plusieurs médicaments vétérinaires disponibles sur le marché sont concernés :

- chlorure de sodium 0,9 % B. Braun (Virbac) ;

- chlorure de sodium 0,9 % (Ceva) ;

- chlorure de sodium 7,2 % Vetoflex® (Coophavet) ;

- D. Hydrat® (Coophavet) ;

- Lodevil® (Vétoquinol) ;

- Ringer lactate Aguettant (Coophavet) ;

- Ringer lactate B. Braun (Virbac) ;

- Ringer lactate (Ceva) ;

- Ringer lactate Vetivex® (Dechra) ;

- Ringer lactate Vetoflex® (Coophavet) ;

- Soluté injectable de chlorure de sodium à 0,9 % (Coophavet) ;

- Soluté injectable hypertonique de chlorure de sodium à 10 % (Ceva) ;

- Solution NaCl hypertonique (7,5 g/100 ml) B. Braun Vetcare (Virbac) ;

- Vetivex® 9 mg/ml (Dechra).

1 bit.ly/2IFPtJm.

2 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1752 du 23/2/2018, page 12.

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