Les microdons automatisés entrent chez les vétérinaires - La Semaine Vétérinaire n° 1764 du 17/05/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1764 du 17/05/2018

SOLIDARITÉ

ACTU

Auteur(s) : FRÉDÉRIC THUAL  

Plateforme omnicanale de collecte de dons, Heoh fait son entrée dans l’univers vétérinaire pour soutenir et accélérer l’acquisition de chiens guides d’aveugles. À l’aide de son terminal de paiement, le praticien peut proposer d’effectuer un don de 2 € au moment de régler les soins.

Chez nous, un client sur quatre accepte d’effectuer un don de 2 pour aider l’école de chiens guides d’aveugles de Paris à acheter des animaux supplémentaires pour limiter les temps d’attente des déficients visuels », explique Yves Lahiani, fondateur de la clinique Wagranville à Paris (17e). C’est le premier établissement vétérinaire français à avoir déployé la solution proposée par la start-up Heoh, spécialisée dans les outils destinés à automatiser les microdons, et agréée par la Banque de France. « Nous travaillons étroitement depuis 17 ans avec l’école de chiens guides de Paris en suivant les animaux de la visite d’élevage à la réforme à prix coûtant. La plateforme nous offre simplement un outil supplémentaire pour les aider », indique Yves Lahiani, par ailleurs membre du comité de soutien des chiens guides d’aveugles. « Les gens sont contents de pouvoir effectuer un acte généreux. Ni commerciale ni promotionnelle, c’est une démarche qui valorise l’image de la clinique et… c’est un moyen de fidélisation. À l’heure où l’on voit de nombreuses polémiques autour des antibiotiques, cela montre que les vétérinaires ne sont pas des pompes à fric ! », souligne le praticien.

Une clinique peut générer 600 à 800 € par mois

Lancée en 2016, la plateforme omnicanale (bornes automatiques, smartphones, ordinateurs, terminaux de paiement, crowdfunding, Facebook, etc.) a déjà séduit l’Organisation des Nations unies (ONU), l’hôpital Ambroise-Paré, le zoo de Beauval, des musées, des groupes hôteliers, des enseignes de distribution, les sauveteurs en mer, le clergé et, plus surprenant, le Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires, plutôt prudent envers les nouvelles technologies de l’information, qui ne perçoit, cette fois, aucun obstacle déontologique et éthique envers ce dispositif de marketing généreux.

Rappelées par Heoh, des études du cabinet Nielsen montrent que les Français sont de plus en plus sensibles aux démarches de responsabilité sociétale des entreprises et au mécénat. « 66 % seraient prêts à récompenser les entreprises responsables et 75 % à changer de marque pour un concurrent qui soutiendrait une cause généreuse. » L’enjeu est donc loin d’être négligeable. Pour Ghislain d’Alançon, cofondateur de Heoh, « une clinique peut générer 600 à 800 par mois. C’est important au regard du monde associatif, encore dominé par les chèques, et qui vit une crise du financement en raison de moyens archaïques. Or les gens sont prêts à donner ». Techniquement, il suffit d’un rapide paramétrage du terminal de paiement. L’opération est gratuite pour le vétérinaire, qui décide vers quel organisme il souhaite orienter les dons. Le prestataire se rémunère avec une commission (6 à 12 %) prélevée sur les sommes versées au bénéficiaire.

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