L’humain et les autres animaux

Trimestriel de référence en art contemporain, la revue Artpress se saisit à son tour de la question animale avec ce hors-série dont le titre veut rappeler que tout ce qui touche aux animaux non seulement nous concerne, mais ne peut échapper à la perspective historique. La notion même d’animal est une construction, un concept de différenciation ontologique qui pourrait trouver son origine au néolithique avec la domestication du bétail, si l’on en croit l’hypothèse pertinente du philosophe Baptiste Morizot. Avec lui, ce numéro donne la parole à différents penseurs, écrivains, critiques et chercheurs qui, dans un intérêt commun pour les animaux, ont pris acte des nouvelles aptitudes cognitives et sensorielles que leur reconnaît désormais la science, mais ne sont pas à proprement dit des scientifiques, à l’exception peut-être de notre confrère Bruno Fiszon (N 85), qui contribue ici en tant que grand rabbin. La diversité de leurs approches, sensibles et toujours singulières, met en évidence, loin de tout dogmatisme, comment l’actuelle reconnaissance de la subjectivité animale et la remise en cause de la domination humaine sur le vivant soulèvent de nouvelles interrogations quant aux pratiques partagées avec les animaux, du zoo au spectacle vivant, et conduisent les artistes à repenser entièrement leur travail. Dans ce kaléidoscope d’articles, on note une enrichissante méditation taurine – du paléolithique jusqu’à nous – de Malek Abbou et une excellente interview de Jean-Christophe Bailly¹.
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¹ Auteur du Versant animal (Bayard, 2007) et du Parti pris des animaux (Christian Bourgois, 2013).

Artpress2 n° 48 – L’Animal : notre histoire , mai/juin/juillet 2018, 106 pages, 9,50 €, artpress.com.