Une maladie à prion détectée chez des dromadaires - La Semaine Vétérinaire n° 1762 du 04/05/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1762 du 04/05/2018

ÉPIDÉMIOLOGIE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : T. H. 

Trois cas ont été rapportés en Algérie. C’est la première fois qu’une maladie à prion est décelée chez le dromadaire.

Une maladie à prion a été mise en évidence1 chez trois dromadaires femelles, âgés de 11 à 14 ans, au sud-est de l’Algérie, à la suite d’une inspection ante mortem à l’abattoir. Il s’agit de la première description de la maladie chez le dromadaire, et plus largement d’une maladie à prion dans le pays. Les animaux présentaient des signes cliniques neurologiques : difficultés à se relever, mouvements répétitifs de la tête, grincements de dents, agressivité lors des manipulations. L’analyse western blot a montré la présence des trois bandes caractéristiques de la protéine prion pathologique (prion protein scrapie, PrPSc), avec des différences par rapport à la protéine impliquée pour l’encéphalopathie spongiforme bovine classique (ESB-C) ou l’ESB-C après passage chez le mouton. Cette protéine à prion était également présente dans le système lymphoïde d’un dromadaire – cette analyse n’a pas pu être réalisée chez les deux autres animaux –, suggérant une forme infectieuse de la maladie, comme la tremblante classique chez les petits ruminants ou la maladie du dépérissement chronique des cervidés (chronic wasting disease, CWD). Selon une enquête rétrospective menée à l’abattoir, il semble que la maladie soit présente depuis les années 1980. De plus, au cours de ces cinq dernières années, le personnel de l’établissement a observé de manière plus fréquente des signes neurologiques chez des dromadaires adultes. Les données de l’abattoir ont aussi révélé que 20 dromadaires sur 937 en 2015 et 51 sur 1 322 en 2016 présentaient des signes neurologiques avant abattage, avec des animaux âgés de plus de 8 ans, et uniquement originaires de la région proche du site d’abattage. Des études sont en cours pour une meilleure caractérisation de l’origine et de la nature de la maladie, afin d’exclure toute possibilité de transmission interespèces. À ce jour, il n’existe aucun système de surveillance des maladies à prions en Algérie.

1 bit.ly/2jhCzlR.

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