Les terrains d’action 2018 de la Ligue française pour la protection du cheval - La Semaine Vétérinaire n° 1761 du 27/04/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1761 du 27/04/2018

BIEN-ÊTRE ANIMAL

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : MARINE NEVEUX 

L’assemblée générale de la LFPC s’est tenue le 7 avril dans les locaux de la FNSEA. La journée s’est poursuivie par deux tables rondes sur la charte pour le bien-être équin et les évolutions professionnelles et sociétales autour de la bientraitance du cheval.

Ces derniers mois ont été chargés pour la Ligue française pour la protection du cheval (LFPC) avec le millier de contacts pour signalement de maltraitance, « même si, heureusement, tous ne débouchent pas sur l’ouverture d’un dossier et d’un envoi aux DD(CS)PP 1 concernées », précise Viviane Roussel, secrétaire générale de la ligue. L’assemblée générale du 7 avril a été l’occasion de faire le point. Un temps considérable est consacré aussi au suivi des dossiers de saisies. « Nous sommes tenus de rester en relation avec les services préfectoraux, explique-t-elle. Force est de constater que ces relations sont hétérogènes. Certaines DD(CS)PP nous accordent écoute, attention, confiance et nous agréent dans un rôle de collaborateurs. Cependant restent quelques cas, rares au demeurant, qui s’opposent complètement dans leur mode d’action : difficultés et lenteur à prendre en compte les signalements, à réagir sur le terrain, à traiter les mises en demeure, leurs suivis et les procédures qui doivent en découler ; et activité zélée de saisies “préventives” qui semble pour le moins injustifiée sur des animaux nécessitant juste des améliorations de conditions de détention. Pourtant, ces deux attitudes ne nous semblent aucunement en adéquation avec les dernières directives ministérielles en vigueur. »

Une charte pour le bien-être équin

Marianne Dutoit, présidente de la Fédération nationale du cheval (FNC) et de la commission enseignement-formation de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), est venue présenter les étapes de l’élaboration de la charte pour le bien-être des équidés2. C’est un événement important pour l’ensemble des familles professionnelles qui ont travaillé sur ce projet. « Il vaut mieux anticiper et adopter des règles cohérentes », estime Martine Leguille-Balloy, députée La République en marche (LREM), présidente du groupe Cheval de l’Assemblée nationale. Elle considère également que « l’idée de livret de possession d’un équidé est une bonne chose (…). Il faut sensibiliser les professionnels, mais surtout les pratiquants. Le meilleur moyen, c’est l’éducation. » « À la ligue, 90 % des problématiques proviennent en effet de particuliers », témoigne Bertrand Neveux, trésorier de la LFPC. Si le bilan sanitaire d’élevage (BSE) est une porte d’entrée chez le détenteur, il pourrait être plus étendu. « En outre, un lien entre les bases du BSE, du Sire 3 et des lieux de détention paraît indispensable. »

Nos confrères Paul-Marie Gadot et Arnaud Duluard ont assisté à l’assemblée générale ; ils représentaient respectivement le monde du galop et du trot. France Galop compte refondre le système de reconversion des chevaux. « La ligue reste un acteur pour prendre en charge les chevaux handicapés qui seront répartis chez nos hébergeurs », explique notre confrère Richard Corde, président de la LFPC.

Attention, circulation dangereuse

Plusieurs autres problématiques ont été évoquées : l’importation des chevaux qui viennent de l’étranger et dont le statut sanitaire est incertain, l’abandon des animaux par des particuliers qui ne peuvent plus payer les pensions. « Nous sommes en train d’élaborer un projet de loi pour pallier la problématique des gardiens des chevaux lorsqu’il y a un dépôt salarié », indique Martine Leguille-Balloy.

La LFPC s’engage aussi sur d’autres dossiers comme celui de la sécurité routière. Alors que les Britanniques ont lancé des campagnes de communication pour éviter les accidents routiers qui surviennent avec les équidés, la France demeure en retard. En Angleterre, ce sont 36 cavaliers morts en 5 ans et 181 chevaux lors d’accidents de la route (sans comptabiliser les victimes chez les automobilistes). Il serait utile de « sensibiliser les cavaliers en matière de visibilité sur la route, de consignes de circulation et de Code de la route à respecter, de dangers, et de créer une base de recensement des accidents afin de construire une prévention routière », souligne Bertrand Neveux.

Concernant la corrida, la LFPC va s’associer à Convergence Animaux Politique dans cette lutte.

La carence de fourrière pour grands animaux est également pointée du doigt. La loi n’est ni appliquée ni applicable. « Or, les coûts de la prise en charge de ces animaux sont élevés. Les mairies sont déficientes en informations et en partenariat. » 2 500 chevaux sont saisis chaque année. Au-delà du problème qui se pose en matière de protection animale, les risques sanitaires et d’accidents sont à prendre en considération.

1 Directions départementales (de la cohésion sociale et) de la protection des populations.

2 Lire aussi pages 48 et 49 de ce numéro.

3 Système d’information relatif aux équidés.

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