Le plan ÉcoAntibio : un modèle à suivre - La Semaine Vétérinaire n° 1761 du 27/04/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1761 du 27/04/2018

ANTIBIORÉSISTANCE

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

Dans le cadre de la première session du spring course anglophone de l’École nationale des services vétérinaires, une table ronde a été organisée le 30 mars dernier afin de présenter à des vétérinaires originaires de 13 pays les clés du succès du plan ÉcoAntibio 1.

Un cadre magnifique pour une rencontre inédite sur le thème de l’antibiorésistance. Le 30 mars dernier, dans la grande salle de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), à Paris, 16 vétérinaires officiels originaires de 13 pays (Algérie, Brésil, Égypte, Hong Kong, Japon, Jordanie, Malaisie, Maroc, Philippines, Thaïlande, Tunisie, Vietnam, Zambie) ont participé à une table ronde dédiée à la prévention de l’antibiorésistance. Les objectifs de cette rencontre, animée par Jean-Pierre Orand, directeur de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), étaient clairs : présenter les clés de la réussite du premier plan ÉcoAntibio et sensibiliser les vétérinaires de pays tiers à s’impliquer collectivement dans la lutte contre cette problématique. La parole a été donnée aux parties prenantes, qui ont pu expliquer le succès d’une collaboration à l’origine, notamment, d’une réduction en 5 ans de 37 % de l’exposition des animaux aux antibiotiques. Au menu de cette rencontre, partage d’expériences, de pratiques et témoignages concrets. Pour réduire la résistance bactérienne aux antibiotiques, la sensibilisation et la coopération, au niveau tant national que mondial, restent les maîtres mots.

Un succès collectif

Cette rencontre, placée dans la ligne de l’initiative “une seule santé”, a été l’occasion pour Christian Brun-Buisson, délégué ministériel à l’antibiorésistance au ministère de la Santé, et à Olivier Debaere, de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), de présenter les plans pris au niveau national pour réduire l’antibiorésistance en santé humaine et en santé animale. Les résultats plus qu’encourageants du plan ÉcoAntibio 1 et son élaboration participative deviennent une référence non seulement en Europe, mais aussi à l’international. « Le succès du plan ÉcoAntibio n’est pas un succès du ministère de l’Agriculture ou encore du gouvernement français, c’est avant tout un succès collectif qui profite à la santé publique », indique Olivier Debaere avant de rappeler que cet objectif n’aurait pas été atteint sans la mobilisation et l’implication de l’ensemble des parties prenantes (vétérinaires, éleveurs ou encore industriels de la santé animale). Du côté des praticiens, représentés par Olivier Fortineau, coordinateur du plan ÉcoAntibio pour la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), le son de cloche est le même. Il est important de mettre en place de bonnes pratiques permettant une collaboration entre les vétérinaires et les éleveurs afin de préserver l’arsenal thérapeutique. Un objectif partagé par Isabelle Tourette (GDS France), qui insiste sur la nécessité de travailler et de sensibiliser les éleveurs à la problématique de l’antibiorésistance.

Des exemples concrets de bonnes pratiques

Pour Jean-Louis Hunault, président du Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaires (SIMV), les industriels de la santé animale ont aussi un rôle primordial à jouer. Il a d’ailleurs rappelé l’engagement de l’industrie dans la mise en œuvre du plan ÉcoAntibio, notamment sur ses volets dédiés à l’innovation ou encore à la disponibilité des médicaments vétérinaires. Les échanges ont également laissé la place à des exemples concrets de bonnes pratiques, tels que le rôle des laboratoires vétérinaires publics d’analyses pour une surveillance efficace de la résistance ou encore l’interprétation des résultats d’un antibiogramme.

Cette première édition du spring course anglophone, organisée du 26 au 30 mars 2018 notamment par l’École nationale des services vétérinaires (ENSV), était également « articulée autour d’exposés en salle et d’études de cas ou travaux pratiques (élaboration d’un plan national de prévention, mise en place d’un système de suivi de la quantité d’antibiotiques utilisés, de la résistance aux antibiotiques, etc.). Une visite de terrain (organisation de l’inspection au niveau d’un élevage) a été organisée ». Cette rencontre a été clôturée par la remise, par Jean-Pierre Orand, des certificats de participation.

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