La lutte contre les myiases ovines est lancée chez Elanco - La Semaine Vétérinaire n° 1759 du 06/04/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1759 du 06/04/2018

LABORATOIRE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE  

Le laboratoire Elanco lance, ce printemps, une campagne de sensibilisation auprès des vétérinaires et des éleveurs pour mieux prévenir le développement de la myiase ovine Wohlfahrtia magnifica.

Depuis quelques années, les élevages ovins dans les plaines de la Vienne, de la Haute-Vienne et de la Charente sont confrontés au développement et à la prolifération des myiases à Wohlfahrtia magnifica. Pour lutter contre cette menace, Elanco met en place, ce printemps, une campagne de sensibilisation afin d’essayer de mieux prévenir le développement de ces myiases en élevages ovins.

Une action dévastatrice

Actuellement, en France, deux mouches sont responsables de myiases cutanées chez les ovins (affection provoquée par la présence et le développement de larves de mouches carnassières sur la peau), la plus courante, Lucilia sericata, et Wohlfahrtia magnifica. C’est cette dernière qui constitue une menace grandissante pour les élevages. En effet, alors que la mouche Lucilia sericata pond principalement ses œufs dans les plaies ou les zones de peau maintenues humides par la sueur ou des diarrhées, Wohlfahrtia magnifica agit de manière plus agressive en implantant ses larves à la fois sur des zones inflammées ou infectées (piétin, fourchet), mais aussi directement sur la peau saine. Les asticots de cette mouche, un peu plus gros, s’incrustent perpendiculairement dans la chair de l’animal et creusent des galeries en profondeur principalement au niveau de la vulve et de l’espace interdigité des moutons atteints.

Les conséquences sont donc dévastatrices pour les animaux touchés. On constate notamment des baisses de performance avec une augmentation de la mortalité, une baisse de fécondité et des retards de croissance importants1.

Un développement récent

Les myiases à Wohlfahrtia magnifica sont en fort développement en France depuis quelques années. Historiquement présentes uniquement en zone montagneuse supérieure à 800 m d’altitude, depuis l’été 2012 ces mouches sont également retrouvées dans les plaines, à moins de 200 m d’altitude. Chaque année, le nombre de cas évolue sensiblement au niveau de leur nombre, de leur répartition géographique, mais également de la période d’atteinte. Ainsi, en 2017, un nombre important d’élevages d’ovins des départements de la Vienne, de la Haute-Vienne et de la Charente ont été victimes de cette mouche carnassière à partir de la fin mai jusqu’à mi-octobre. Les éleveurs concernés témoignent donc d’une forte inquiétude quant à la saison à risque à venir2, avec une probable extension à la Creuse voisine.

Une campagne de sensibilisation et de prévention

Face à cette problématique grandissante, un comité de pilotage a été créé en début d’année par les acteurs de la filière (membres du groupement technique vétérinaire, des groupements de défense sanitaire de la Vienne, de la Haute-Vienne et de la Charente, et de l’Alliance Pastorale). Pour accompagner cette réflexion et poursuivre son action de sensibilisation, le laboratoire Elanco a lancé, dans le même temps, une campagne d’information sur les moyens de prévention des myiases. Ainsi, en janvier dernier, une table ronde réunissant les acteurs majeurs et notre consœur Smaragda Sotiraki, spécialiste européenne de Wohlfahrtia magnifica, s’est tenue à Limoges. Après la présentation de l’état des lieux de la situation en France et en Europe, une réflexion a été menée sur les mesures prophylactiques à mettre en œuvre pour ralentir le développement de cette mouche en France. Il a notamment été souligné l’importance de traiter les ovins en préventif et ce, bien en amont de la saison, afin de prévenir les premières attaques, qui peuvent survenir dès le mois d’avril. Un kit de communication proposé par le laboratoire a aussi été mis à disposition des vétérinaires pour alerter les éleveurs sur l’importance d’agir en préventif.

Prévention indispensable

Afin de prévenir le plus efficacement possible le risque d’infestation par ces larves, les vétérinaires disposent de l’antiparasitaire externe Clik® (dicyclanil), déjà largement utilisé dans les élevages ovins de la région pour la prévention contre les myiases à Lucillia sericata. Ce médicament, commercialisé par le laboratoire Elanco, possède aussi une autorisation de mise sur le marché pour la prévention des myiases à Wohlfahrtia magnifica. Il est recommandé, pour favoriser son efficacité et sa rémanence (jusqu’à 16 semaines), de bien respecter son cadre d’utilisation et tout particulièrement l’application de la moitié de la dose totale (0,6 à 2 ml de suspension par kg de poids vif) en pour on sur l’arrière-train, avant la période d’infestation, dès le mois d’avril.

1 Fenton A. et coll. The incidence of sheep strike by Lucilia sericata on sheep farms in Britain: a simulation model. Vet. Parasitol. 1998;76:211-228.

2 Saboureau L., Arnaud E. Myiases : émergences de cas à Wohlfahrtia dans le sud-Vienne. Nouv. Prat. Vét. 2015;32:31-34.

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