Les vétérinaires encouragés à déclarer - La Semaine Vétérinaire n° 1758 du 06/04/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1758 du 06/04/2018

PHARMACOVIGILANCE

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

L’Agence européenne des médicaments encourage les vétérinaires à signaler les événements indésirables afin de faciliter la détection des signaux de pharmacovigilance.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) a publié son bulletin annuel sur les activités de pharmacovigilance vétérinaire1. Cette surveillance est menée afin de contrôler la qualité des médicaments mis sur le marché et ainsi garantir leur utilisation sûre et efficace. L’agence rappelle que son rapport s’intéresse aux événements médicaux indésirables qui ont été observés à la suite de l’utilisation d’un médicament et qui peuvent ou non avoir été causés par le médicament. « En 2017, le suivi des médicaments vétérinaires bénéficiant d’une autorisation centralisée a été renforcé grâce à une augmentation globale de la notification électronique des événements indésirables à EudraVigilance Veterinary (EVVet), la base de données de l’EEE 2 sur les effets indésirables suspectés », indique l’EMA. Ce rapport concerne les événements indésirables constatés chez les animaux de compagnie et de rente, mais aussi chez les humains.

Les animaux de compagnie en tête

Les événements indésirables signalés chez les animaux de compagnie – 75 % chez les chiens et 14,2 % chez les chats – représentent 90 % des cas, contre 8,5 % chez les animaux d’élevage. La majorité des déclarations concernent des antiparasitaires (plus de 87 000 déclarations). Les effets indésirables rapportés sont des troubles neurologiques, de l’hépatopathie, mais aussi la mort. Des signalements ont également été transmis concernant des effets indésirables constatés chez des humains. L’agence note en effet qu’un nombre relativement élevé de déclarations ont été reçues, notamment de réactions cutanées qui se sont produites à la suite d’un déversement pendant l’administration et/ou d’un contact avec l’animal après l’administration. Il est fortement conseillé aux utilisateurs de porter des gants pendant l’administration, comme recommandé dans la notice. Les produits immunologiques, quant à eux, concernent 50 817 déclarations. Le nombre total de rapports impliquant les animaux producteurs d’aliments a diminué par rapport à 2016. L’agence note une sous-déclaration des effets indésirables concernant les animaux d’élevage, malgré les efforts déployés jusqu’à maintenant pour remédier à cette situation. D’autres initiatives sont prévues en 2018 afin d’établir une interaction directe entre les agences sanitaires et les vétérinaires spécialistes de certaines espèces productrices d’aliments.

Une augmentation significative

En 2017, plus de 50 000 nouveaux rapports ont été soumis à EVVet, portant le nombre total de signalements inscrits dans la base de données à environ 253 000. L’agence indique que cela représente une augmentation significative de près de 25 % au cours de la dernière année seulement. L’EMA se réjouit de ces résultats, bien que « la sous-déclaration soit toujours présumée ». Cette hausse importante des déclarations en 2017 s’explique notamment par la prise en compte des signalements faits sur les réseaux sociaux en ce qui concerne les événements indésirables liés aux produits antiparasitaires utilisés chez les animaux de compagnie. En 2017, une augmentation notable du nombre de déclarations provenant d’Australie, du Brésil, de Croatie, d’Israël, d’Italie, de Slovénie, d’Afrique du Sud, de Suède, du Royaume-Uni et des États-Unis a pu être observée.

Les vétérinaires sont encouragés à signaler tout effet secondaire suspecté, y compris le manque potentiel d’efficacité, directement à l’autorité nationale compétente ou au titulaire de l’autorisation de mise sur le marché. Les propriétaires d’animaux et les agriculteurs peuvent également contribuer à ce signalement.

1 bit.ly/2InIZdG.

2 Espace économique européen.

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