Bien dans son job, bien dans son temps à Saint-Germain-Laval - La Semaine Vétérinaire n° 1758 du 06/04/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1758 du 06/04/2018

ÉQUIPEMENT

ÉCO GESTION

Auteur(s) : TEXTE ET PHOTOS DE SERGE TROUILLET 

Fabrice, Roland, Sébastien… et les autres. Leur structure vétérinaire figure un type de laboratoire entrepreneurial où organisation collective, diversification de l’activité et éthique professionnelle parviennent à contrecarrer l’impact de la crise au sein de son environnement rural.

À Saint-Germain-Laval, une petite ville de 1 600 habitants dominant la plaine du Forez, dans la Loire, on dit de ses habitants, les Germanois, qu’ils savent allier les vertus montagnardes, comme l’énergie, et “planardes”, comme la discrétion. Un trait de caractère, assurément, qui va bien au teint des patrons de la clinique vétérinaire de Saint-Germain-Laval. Sans tambour ni trompette, mais avec une énergie créative, ils ont en effet, en quelques années, développé leur structure, qui est passée de six à neuf vétérinaires. Cela, alors que leur activité est essentiellement rurale, dans un contexte de crise persistante de l’élevage, notamment dans le secteur laitier. Ce qui pourrait tenir d’un mystère ligérien n’en est pourtant pas un. Les trois associés de la clinique, Fabrice Cotte (L 95), Roland Van Unen (Liège 01) et Sébastien Davrou (N 07), se sont simplement attachés à optimiser leur organisation collective et à faire évoluer leur activité rurale vers davantage de services.

Une organisation souple et des services diversifiés

Si les vétérinaires sont plus nombreux, c’est d’abord en raison, chez les salariés, d’un temps de travail moindre que leurs prédécesseurs. Tous sont au forfait jours. Mais loin des 207 jours d’un temps plein, ils ont opté pour un temps de travail à la carte, qui va de 140 à 185 jours. De la même façon, les trois associés ont manifesté leur volonté, depuis un an, de ne plus travailler de manière équivalente. Il en résulte un planning sophistiqué, qui intègre au mieux les aspirations des uns et des autres, y compris pour les gardes, dont le service va du simple au double parmi ceux qui les assurent.

Parallèlement, depuis la création de la clinique il y a sept ans, l’activité de la canine s’est développée, mais également celle de la rurale, même si sa progression s’est ralentie ces deux dernières années. Car aux soins individuels traditionnels, les vétérinaires ont peu à peu rajouté ou substitué des services. De l’activité de conseil, de suivi sanitaire des élevages, de suivi de la reproduction, de laboratoire, avec le développement des bactériologies de lait et des examens coprologiques pour cibler les traitements antiparasitaires à faire.

Mais aussi de l’activité de parage. Depuis quelques années, elle a explosé. L’évolution de la conduite des vaches laitières (qui sortent de moins en moins et souffrent souvent de l’inconfort des bâtiments d’élevage), la disparition des pareurs de métier et la prise de conscience, par les éleveurs, de l’importance de suivre l’état des pieds de leurs vaches, ont accru ce besoin. Pour le dernier modèle de cage de parage, acquis récemment, l’équipe a investi 35 000 € !

Une démarche de prévention

C’est ainsi que la clinique a toujours vu son chiffre d’affaires progresser, même s’il atteint aujourd’hui un palier. Son dynamisme, sa proximité avec VetAgro Sup et son emplacement en sortie d’autoroute, à mi-chemin de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et de Lyon (Rhône), lui valent par ailleurs d’accueillir de nombreux stagiaires, ainsi que des réunions professionnelles à vocation régionale. Un flux non négligeable lorsqu’il s’agit de recruter, notamment en rurale où le turnover des salariés jeunes est inévitable.

En phase avec les réalités professionnelles et économiques d’aujourd’hui, la clinique vétérinaire de Saint-Germain-Laval l’est tout autant avec les aspirations sociétales contemporaines. Adhérente du réseau Happy, créé par une société, Obione, spécialisée dans la prévention et la santé des bovins, elle s’engage dans une démarche dont l’objectif, à travers des audits, est de mettre en avant ce qui fonctionne bien dans certains élevages laitiers. Et pourquoi pas de montrer aux consommateurs que derrière un pot de yaourt se cache bien plus qu’un yaourt, qu’il y a des vaches et des éleveurs heureux. Et donc des vétérinaires heureux.

CARACTÉRISTIQUES


• Statut juridique :société d’exercice libéral à responsabilité limitée (Selarl) pour la société vétérinaire ; société civile immobilière (SCI) pour le bâtiment.

• Activité :75 % rurale, 25 % canine.

• Horaires : du lundi au vendredi de 8 h à 12 h et de 14 h à 18 h 30, le samedi de 8 h à 12 h. Les gardes sont assurées en permanence par deux vétérinaires, hormis du 15 mai au 1er août (un seul).

• Effectif :trois associés, six vétérinaires salariés, quatre auxiliaires spécialisées vétérinaires.

POINTS FORTS


• Équipe jeune, nombreuse, ce qui constitue un plus pour le recrutement.

• Emplacement, entre Lyon et Clermont-Ferrand, à la sortie de l’autoroute.

• Activité rurale diversifiée, entre allaitant et laitier.

• Structure récente de 400 m2, bien équipée, sur un terrain de 2 000 m2.

POINTS FAIBLES


• La deuxième salle de consultation, en canine, et l’hôpital à veaux font l’objet d’un projet d’agrandissement de la structure, pour l’heure non encore lancé.

• Parking limité, car il doit déjà accueillir les véhicules de tout le personnel.

• Turnover des salariés, avec un recrutement parfois difficile à effectuer.

• Impact de la crise du monde rural sur une activité en majorité rurale.
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