Un vétérinaire en suspension d’exercice à l’origine d’un trafic de chiots - La Semaine Vétérinaire n° 1757 du 30/03/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1757 du 30/03/2018

COMMERCE ILLÉGAL

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : VALENTINE CHAMARD 

150 bouledogues et carlins ont été illégalement importés de Slovaquie en quatre ans. Ils étaient revendus en France, via des annonces sur Internet, par un couple de Haute-Saône dont les agissements viennent d’être mis à jour par les services de l’État.

Suspendu en 2012 du droit d’exercer la profession vétérinaire pendant 10 ans, un ex-praticien s’est reconverti dans une activité lucrative. Entre 2015 et 2018, avec l’aide de sa compagne, l’homme de 72 ans aurait ainsi mis en place un trafic consistant en l’importation depuis la Slovaquie de quatre à cinq livraisons par an de dix à vingt chiens dans sa “ferme” de Haute-Saône. Par ailleurs, l’homme était non déclaré comme opérateur commercial auprès de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). Les chiots – des bouledogues et des carlins – étaient ensuite revendus sur Leboncoin.fr. Un « système bien organisé », a détaillé Emmanuel Dupic, procureur de la République, à l’occasion de la conférence de presse qui s’est tenue au lendemain de l’interpellation du couple.

Des chiots revendus le double

du prix d'achat

Les bouledogues, achetés 480 €, étaient revendus 850, et les carlins, achetés 360 €, étaient revendus le double. Cent cinquante chiens auraient ainsi fait l’objet de ce trafic pour un profit de 130 000 €.

Avertis qu’une livraison (par camion) aurait lieu le 17 mars, les services de l’État ont procédé à l’interpellation du couple le 20 mars. Ils ont en effet retrouvé onze bouledogues et huit carlins. Une opération menée en concertation entre la brigade de recherches et la DDCSPP de Haute-Saône, avec l’aide du service de lutte anti-trafic de la Société protectrice des animaux – à laquelle les chiens saisis ont été confiés – et de la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires. Les enquêteurs travaillaient sur l’affaire depuis cinq mois, s’appuyant sur des signalements émis par des acheteurs lésés.

Trois infractions sont reprochées : introduction sur le territoire d’animaux non conformes du point de vue sanitaire – ils n’étaient pas valablement vaccinés contre la rage, qui sévit encore en Europe de l’Est, a précisé Edwige Fleutiaux, de la DDCSPP de Haute-Saône – et de la protection des animaux, travail dissimulé et blanchiment d’argent. Les prévenus encourent cinq ans d’emprisonnement.

1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1701 du 6/1/2017, pages 18 et 19.

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