Développement d’un test Diva pour la détection sérologique du virus West Nile - La Semaine Vétérinaire n° 1757 du 30/03/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1757 du 30/03/2018

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : MARINE NEVEUX  

Le virus West Nile appartient au genre flavivirus, qui est étendu. Il est transmissible à l’homme et au cheval. Enveloppé avec un ARN simple bras, ce virus présente une glycoprotéine E à la surface de l’enveloppe. Lors de la production virale, il y a également synthèse d’un antigène NS1, qui est, lui aussi, produit et sécrété dans le sang. Le E et le NS1 sont très immunogènes, donc responsables de la synthèse d’anticorps neutralisants E ou non neutralisants (NS1).

Le cycle de transmission

Les oiseaux sont le réservoir de la maladie, et les moustiques le vecteur. Dans la plupart des cas, il y a absence de symptômes. Des formes grippales sont parfois observées, et des formes neuro-invasives dans 1 à 10 % des cas.

En France, le virus West Nile revient de manière épisodique, parfois au bout de plusieurs années. La région camarguaise est la plus impactée. Des cas ont été notés dans le Var en 2003, puis à Perpignan (Pyrénées-Orientales) en 2006, et des cas humains ont été identifiés en 2007 dans les Alpes-Maritimes. En 2015, 49 cas ont été relevés en Camargue chez les chevaux. À la suite de l’épizootie de 2015, une campagne de vaccination a été menée en Camargue. Il existe en effet un vaccin inactivé (Equip® WNV de Zoetis) et des vaccins recombinants (Equilis West Nile® d’Intervet et Proteq® West Nile de Merial, qui est un canarypox).

L’étude

L’objectif de l’étude a été de valider un test diagnostique pour différencier les chevaux vaccinés de ceux touchés. Celle-ci a porté sur 235 chevaux non vaccinés et 55 vaccinés. Un test Elisa de compétition a été réalisé sur les 289 sérums de chevaux. Pour faire le tri, la méthode d’immunoessais sur billes a été utilisée pour distinguer les individus vaccinés et ceux non vaccinés. Une glycoprotéine E est fixée sur une bille, la NS1 sur une autre, ainsi le sérum qui possède les anticorps pourra reconnaître, et le laser lit la fluorescence ou non de la bille.

Pour la population des chevaux infectés, les deux billes ont réagi. Les individus infectés étaient bien positifs à l’antigène NS1. En outre, « nos résultats suggèrent que le vaccin Equip ® WNV induit une réaction humorale anti-E et anti-NS1 forte et durable. À l’inverse, les chevaux vaccinés avec le Proteq ® West Nile présentent une réponse anticorps anti-E d’intensité modérée, mais aucune réponse anti-NS1 permettant un test Diva uniquement pour ce vaccin ».

Article rédigé d’après une présentation faite par Cécile Beck, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), lors de la 44e journée de la recherche équine à Paris, le 15 mars 2018.

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