IRM du pied sur cheval debout - La Semaine Vétérinaire n° 1755 du 15/03/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1755 du 15/03/2018

ANALYSE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : MARINE NEVEUX  

Notre consœur Raphaëlle Brandon a réalisé une étude, dans le cadre de sa thèse1, au Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (Cirale). L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est en effet disponible dans cette structure (comme dans certaines autres sur l’Hexagone). L’examen peut s’effectuer sur cheval debout avec une sédation pour éviter qu’il ne bouge lors de l’acquisition des images. Au Cirale, il est aussi possible de le pratiquer sur les régions proximales, avec une anesthésie générale pour placer le membre dans l’appareil.

Dans ce travail de thèse, notre consœur a inclus les chevaux référés au Cirale qui ont été soumis à une IRM entre début 2012 et fin 2015. Presque toutes les disciplines sportives sont représentées : le concours de saut d’obstacles (CSO) avec deux tiers des cas, la course avec 8 %, idem pour le dressage et l’activité mixte. Dans près de trois quarts des cas, le motif d’examen est une boiterie, majoritairement chronique. 200 chevaux ont ainsi été étudiés.

Notre consœur s’est intéressée à l’évolution de la carrière des équidés après IRM. 39,3 % des chevaux l’ont arrêtée après l’examen au Cirale, et la plupart dans l’année qui a suivi l’IRM. Ceci s’explique sans doute par la révélation d’une affection avec un mauvais pronostic.

L’arrêt a pu aussi survenir lors de performances qui stagnaient ou qui baissaient. Pour 28,6 %, le niveau des chevaux a été maintenu. Une amélioration est notée pour 16 %.

Les atteintes

47,5 % des chevaux examinés ont présenté un syndrome podotrochléaire (SPD) et 5 de ces sujets étaient aussi atteints d’une arthropathie de l’articulation interphalangienne distale (AIPD). Le SPD regroupe des formes osseuses (pour 46,3 %), tendineuses (31,5 %), ligamentaires (3,2 %), articulaires (5,3 %) et mixtes (13,7 %).

La deuxième atteinte la plus représentée concerne l’AIPD, principalement des desmites/enthésopathies des ligaments collatéraux. Viennent ensuite des atteintes de la troisième phalange (ostéite et/ou kystes osseux sous-chondraux).

Si l’on considère ces chiffres selon les disciplines sportives des équidés, les chevaux de sport et d’endurance souffrent majoritairement d’un SPD : 50 % des chevaux de CSO de moins de 7 ans, et 75 % des chevaux de dressage et en activité mixte. Les dominantes chez les sujets de moins de 7 ans en course sont les fractures de P3 (28,6 %) et les arthropathies de l’AIPD (35,7 %).

Pour la classe d’âge de 7 à 11 ans inclus, les SPD sont encore majoritaires en CSO (52,4 %). Ceci est encore vrai chez les plus de 12 ans. Cette entité pathologique affecte aussi tous les chevaux d’endurance, de reining et de voltige, ainsi que les deux tiers de ceux consacrés au loisir.

En revanche, sur cette classe d’âge, ce sont les arthropathies de l’AIPD qui sont majoritaires chez les chevaux de dressage et d’activité mixte.

Tous les chevaux d’endurance de plus de 12 ans présentent des kératomes.

1 Raphaëlle Brandon. « Indications de l’IRM du pied sur cheval debout selon la discipline : étude rétrospective sur 200 chevaux examinés au Cirale (2012-2015) ». Thèse de doctorat vétérinaire, ENVA, 2018.

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