Ceva joue dans la cour des grands - La Semaine Vétérinaire n° 1754 du 09/03/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1754 du 09/03/2018

LABORATOIRES

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL 

Avec une croissance à deux chiffres, le laboratoire français Ceva Santé animale confirme sa bonne santé économique en 2017. La France reste un terrain privilégié d’investissements.

Depuis sa création en 1999, le laboratoire Ceva Santé animale a multiplié sa taille par neuf. En 2017, l’entreprise a dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires (CA), plus précisément 1,1 milliard d’euros. Avec une hausse de 20 % de son CA en 2017, la société française poursuit sa croissance fulgurante. Marc Prikazsky, président du groupe Ceva Santé Animale, se félicite de ces bons résultats, qu’il attribue principalement aux acquisitions. « Nous avons fait, ces 20 dernières années, une trentaine d’acquisitions, cela fait partie de notre ADN », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Paris. La valse des rachats serait donc l’un des ingrédients de la réussite de Ceva Santé animale. Dès lors, le laboratoire vise le top 5 mondial (en 2020) et européen (en 2018). Parallèlement, l’entreprise maintient son ancrage et ses investissements en France.

Des investissements importants en France

En 2018, le laboratoire libournais prévoit d’importants investissements en France, un marché qui représente 12 % de son CA. Trois chantiers, qui s’inscrivent dans la démarche “usine du futur”, seront lancés cette année. L’agenda de l’entreprise fait également mention de l’inauguration en février, à Laval (Mayenne), de son centre d’expertise mondial dédié aux animaux de compagnie. Dans la foulée, il annonce la construction, d’ici à mai 2018, d’un bâtiment de 2 000 m2 à Loudéac (Côtes-d’Armor), afin de lancer la production d’une gamme de produits dermatologiques pour animaux de compagnie. Le laboratoire a investi 6,8 millions d’euros dans ce projet qui permettra de développer des produits destinés au marché européen. Son siège, situé à Libourne (Gironde), n’est pas en reste. Un édifice industriel de 2 600 m2 devrait voir le jour d’ici à novembre 2018. Le groupe Ceva a investi 8,5 millions d’euros dans ce projet afin d’améliorer sa logistique et ses capacités de stockage, notamment de vaccins. Par ailleurs, l’entreprise souhaite développer de nouveaux services, à l’image de sa plateforme big data de la filière des ruminants. « Alors que le monde évolue rapidement, nous devons profiter de notre agilité pour intégrer, dès aujourd’hui, les nouvelles orientations de la recherche dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’élevage connecté, de la robotisation, de la digitalisation, de la data, etc. L’enjeu pour l’avenir sera d’intégrer ces technologies sans notre business model », souligne Marc Prikazsky.

Une belle percée à l’international

La croissance à deux chiffres du laboratoire Ceva santé animale lui permet de conforter sa position de sixième acteur mondial de la santé animale. L’entreprise ne cache pas son ambition tournée vers l’international puisqu’elle vise le top 5 mondial, « mais ce n’est pas gagné ! », reconnaît son président. Le groupe doit se faire sa place dans un classement mondial dominé par des géants tels que Zoetis et Boehringer Ingelheim, qui a récemment absorbé Merial. Mais l’entreprise libournaise souhaite se donner les moyens de ses ambitions. Rien qu’en 2017 elle note une belle percée à l’international, avec 34 % des ventes en Europe (dont 12 % en France), 19 % en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe de l’Est et en Turquie, 16 % en Amérique du Nord-Pacifique, 15 % en Amérique latine et 13 % en Asie. L’année 2017 a été marquée par des hausses significatives dans ces zones géographiques : + 14 % en Europe, + 45 % en Asie et + 8 % en Amérique du Nord. Cette réussite s’exprime particulièrement dans la filière porcine, qui affiche la plus forte augmentation en 2017 (+ 66 %) et qui représente 16 % du CA. Une stratégie qui paie. Ces bons résultats « s’expliquent principalement par nos dernières acquisitions : Hertape et Inova au Brésil, mais également les produits Merial, les rachats d’Ebvac en Chine, de Polchem en Inde et de Biovac en France. Cependant, notre croissance organique n’est pas en reste puisqu’elle atteint un niveau historique de + 9 % à périmètre et à taux de change constants », relève Marc Prikazsky. L’entreprise note aussi que le marché africain présente un fort potentiel, tout comme ceux de l’Amérique du Nord et de l’Asie où elle n’est « pas encore assez implantée ».

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