- La Semaine Vétérinaire n° 1754 du 09/03/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1754 du 09/03/2018

REVUE DE PRESSE

PRATIQUE MIXTE

Formation

LE BESOIN EN VITAMINE D CHEZ LE POULET DE CHAIR ATTEINT DE COCCIDIOSE

Des chercheurs du projet ProHealth se sont intéressés à l’effet bénéfique de l’apport en vitamine D, nécessaire pour le métabolisme osseux, chez le poulet de chair à croissance rapide. Une première expérimentation a comparé des poulets ayant reçu un aliment avec un niveau faible (LD, 1 000 UI1/kg), moyen (MD, 4 000 UI/kg) ou élevé (HD, 7 000 UI/kg) en vitamine D3, ainsi qu’un aliment à niveau moyen de vitamine D3 (4 000 UI/kg) dans lequel trois quarts de la vitamine étaient remplacés par le métabolite 25-OH-D3 (25D3). Les performances des oiseaux, la minéralisation osseuse (mesurée par le taux de cendre du fémur) et la teneur sanguine en 25D3 (indicateur du statut en vitamine D3) à la période de démarrage (J10), de croissance (J24) et de finition (J37) ont été mesurées. La qualité globale de la marche à 37 jours, via le Gait score, a aussi été évaluée. Une différence significative a été observée entre le groupe 25D3 et LD à J10 et J24 pour le Gait score, le taux de 25D3 et la minéralisation osseuse, ce qui suggère que le 25D3 est une source correcte de vitamine D3 pour le poulet de chair.
Dans une deuxième expérimentation, des poulets ont été infectés par Eimeria maxima, agent fréquent de la coccidiose en élevage, et nourris avec des aliments LD, HD ou 25D3. 10 jours après l’infection, les groupes HD et 25D3 ont présenté, sans différence significative, une meilleure minéralisation osseuse (taux de cendre du tibia), une concentration sanguine plus haute de 25D3, ainsi qu’un poids vif supérieur. En revanche, une différence significative a été notée pour l’efficacité alimentaire et la force de rupture du fémur entre les groupes HD et LD infectés, en faveur du groupe HD.
Dans une troisième expérimentation, les chercheurs ont montré que la minéralisation osseuse (taux de cendre du tibia) était réduite chez des poulets ayant reçu un aliment à bas rapport Ca:P2 (6,1:3,1 g/kg), 6 jours et 12 jours après l’infection. Elle était significativement plus élevée chez les oiseaux se nourrissant d’un aliment supplémenté en 25D3, avec un haut rapport Ca:P (8,7:4,4 g/kg). L’ensemble de ces expérimentations montre que la 25D3 est la source de vitamine D à privilégier pour la minéralisation osseuse des poulets de chair sains et infectés. De plus, ils confortent la limite réglementaire de la supplémentation en vitamine D dans l’aliment, fixée à 5 000 UI/kg d’aliment par la Commission européenne.


1 Unités internationales.
2 Calcium/phosphore.
ProHealth consortium. Vitamin D requirements during exposure to coccidia. 2017. bit.ly/2F5yGK5.

SIMILITUDES ET SPÉCIFICITÉS DES MICROBIOTES DIGESTIFS DU PORC ET DU POULET

Le projet ProHealth s’est penché sur le microbiote digestif du poulet et du porc. Le microbiote correspond aux microorganismes vivant dans l’intestin des êtres humains ou des animaux. Du fait de son importance pour la digestion, l’apport en vitamines ou encore pour le système immunitaire digestif, les chercheurs ont voulu identifier ses caractéristiques chez ces animaux. Pour le porc et le poulet, Escherichia coli est la première espèce à coloniser le tube digestif et diminue après la première semaine de vie. Chez le porc suivent des représentants des firmicutes (Gram +, avec surtout les Ruminococcaceae, les Lachnospiraceae, les Veillonellaceae et les Lactobacillaceae) et des bactéroïdes (Gram -,Bacteroidaceae majoritaires chez le porcelet sous la mère et Prevotellaceae chez le porcelet sevré, en croissance et la truie).
Chez le poulet, le développement du microbiote diffère de celui du porc à partir de 2 semaines. Pour le poulet élevé en conditions d’élevage commercial, les firmicutes sont majoritaires dans le cæcum, avec des familles similaires au microbiote du porc. Les bactéroïdes colonisent les intestins plus tardivement, vers 1 mois d’âge, avec d’abord les Rikenellaceae, suivis des Barnesiellaceae, des Bacteroidaceae, des Prevotellaceae et des Porphyromonadaceae. À la différence du porc, les Bacteroidaceae ou les Prevotellaceae ne sont pas majoritaires lors du développement du poulet. Enfin, en contact avec des poules adultes, le microbiote du poussin se développe très rapidement, avec un microbiote identique à celui de l’adulte dès 1 semaine d’âge (schéma). D’autres recherches, sur les conséquences des vitesses de colonisation sur la santé et les performances des animaux, sont actuellement en cours.


ProHealth consortium. Similarities and specificities of gut microbiota of pigs and chickens. 2017. bit.ly/2FMWinK.
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