Pourquoi avoir choisi de partir au Royaume-Uni ? - La Semaine Vétérinaire n° 1753 du 24/02/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1753 du 24/02/2018

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Auteur(s) : PIERRE DUFOUR 

DES ÉQUIPES ÉTOFFÉES POUR UNE QUALITÉ DE SOINS ÉLEVÉE

Après un an d’internat à Lyon, je suis partie au Royaume-Uni pour me perfectionner en urgentologie. J’ai rejoint Vets Now, qui a quatre hôpitaux et collabore avec 55 cliniques dans tout le pays. Elles nous délèguent les cas nécessitant une prise en charge d’urgence. J’ai commencé par exercer à Cambridge, où l’activité est plus calme, pour être plus à l’aise en anglais, puis je suis partie à Gillingham. Je travaille la nuit, mes vacances sont annualisées pour avoir un rythme soutenable. C’est leur offre de formation qui m’a motivée à partir : deux sessions de trois semaines de conférences, puis un mois de clinique pendant lequel je suivais l’un des vétérinaires. Mais, surtout, la qualité de soins y est plus élevée. La nuit, je ne suis jamais seule, nous sommes deux vétérinaires, deux infirmières et un responsable du chenil. Une majorité de propriétaires assurent leurs animaux, qui ont une place plus importante dans la famille. Des offres de charité aident les moins aisés. Les tarifs sont en moyenne trois fois plus élevés qu’en France. Les vétérinaires ne manquent pas de travail et les centres de référés sont toujours disponibles pour répondre à nos questions. La confraternité est très présente. J’ai été bien accueillie, je trouve les gens plus respectueux, ils se font davantage confiance, mais sont aussi plus procéduriers.

Chloé Delimal

ÉTABLIR LE BON DIAGNOSTIC EST TRÈS VALORISANT

En 5e année, je suis allée à Édimbourg avec le programme Erasmus, puis j’y ai fait mon internat. Aujourd’hui, je suis interne au Royal Veterinary College, qui est l’école vétérinaire de Londres, et j’ai postulé à la résidence d’urgentologie. Ici le service d’urgences gère celles de 40 à 45 cliniques lorsqu’elles ferment, ainsi que celles des autres services de la faculté. C’est aussi le seul centre de traumatologie de niveau 1 en Europe, avec notamment du matériel pour dialyser et des ventilateurs. On a plus de moyens, matériels comme humains, ce qui nous permet d’établir le bon diagnostic, et c’est très valorisant. Beaucoup de propriétaires sont assurés, plus investis pour leurs animaux, et ont davantage conscience du coût des soins. Entre le diagnostic, la signature du devis et le relais avec d’autres services comme l’imagerie ou la chirurgie, dix minutes peuvent suffire. Tous les vétérinaires sont passionnés, en cours de spécialisation ou spécialistes, c’est très agréable. Le dialogue et le contact entre résidents, internes et étudiants est facile et la hiérarchie est moins évidente qu’en France. Tout est pensé pour les étudiants. Même si je n’ai pas le poste de résident, je vais rester. En tant qu’interne, je suis payée et logée, et les salaires proposés sont plus élevés.

Alice Le Gal

J’APPRENDS BEAUCOUP ET LA VIE EST AGRÉABLE

Mon objectif est de me spécialiser en chirurgie. J’ai toujours été attirée par l’Angleterre et travailler ici est un avantage car les examens pour devenir spécialiste sont en anglais. J’ai découvert la clinique Fitzpatrick Referrals, très médiatisée ici, grâce à son émission. C’est une clinique privée de référés avec un grand nombre de cas chirurgicaux, en particulier orthopédiques. En plus des chirurgies de routine, j’assiste à des techniques innovantes. Noel Fitzpatrick a développé ses propres implants chirurgicaux, en collaboration avec son équipe d’ingénieurs. La majorité des propriétaires sont assurés pour leurs animaux et sont plus enclins à réaliser des chirurgies au coût parfois très conséquent. Nous sommes 12 internes de diverses nationalités. Nous sommes deuxième main sur toutes les chirurgies, nous aidons les infirmières, extrêmement bien formées, pour assurer les soins pré- et postopératoires. Nous sommes également responsables de la réalisation des clichés radiographiques et formés pour cela. Même si les journées sont parfois longues, j’apprends beaucoup. Nous avons du temps libre pour récupérer, je suis payée et logée, ce qui rend la vie très agréable. Après cet internat, je souhaite postuler à des résidences dans le milieu universitaire ou dans des cliniques privées en Angleterre, pour me préparer aux examens du collège européen de chirurgie vétérinaire.

Clémence Toujas
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